07.03.2023 | Jochen Bettzieche | News SLF
Des scientifiques américains étudient les processus qui se déroulent juste au-dessus de la surface de la neige afin de mieux prévoir la disponibilité en eau potable. Le SLF les assiste en leur fournissant des techniques de mesure et des connaissances, et acquiert en échange des données sur l’interaction entre l’atmosphère et le manteau neigeux.
Cette année, l’hiver s’est abattu sur les États-Unis avec des tempêtes et des températures largement négatives. Mais l’installation de mesure du WSL Institut pour l’étude de la neige et des avalanches SLF à Davos, mise en place dans les Rocheuses depuis octobre 2022, n’a subi aucun dommage dans ces conditions défavorables.
C’est à l’automne dernier que Michael Haugeneder, doctorant du SLF, s’est rendu aux États-Unis pour installer le dispositif qu’il a mis au point avec ses partenaires de l’Université de Washington dans le cadre d’une vaste campagne de mesure.
Michael Haugeneder étudie l’impact de l’air doux sur la fonte près de la surface de la neige. Il a effectué ses premières mesures au Dürrboden, dans la vallée de la Dischma près de Davos, ainsi qu’à Monbiel à proximité de Klosters. Aujourd’hui, ses appareils se trouvent de l’autre côté de l’Atlantique.
Alors que les chercheurs de l’Université de Washington s’intéressent principalement aux effets en hiver lorsque le manteau neigeux est continu, Michael Haugeneder étudie comment l’air se réchauffe au-dessus des premières surfaces déneigées au printemps, accélérant ainsi la fonte des neiges environnantes. Pour ce faire, il se rendra à nouveau dans les Rocheuses fin mai afin de prendre des mesures sur place : « J’attends avec impatience les résultats des États-Unis, car les conditions y sont grandement différentes de celles d’ici en Suisse. » Par exemple, l’air est nettement plus sec et les espaces plus vastes que dans notre pays. Les mesures qu’il y effectue, ainsi que les données de plusieurs autres instruments installés, aident à mieux comprendre et à prévoir les mouvements de l’air près du sol et leurs effets sur le manteau neigeux.
Les résultats ne permettront pas seulement d’améliorer les modèles sur la base desquels sont estimées les futures réserves d’eau potable. « Ils aideront également à prévoir les crues et la production potentielle des installations hydroélectriques », explique Michael Haugeneder. D’ailleurs, les processus étudiés jouent aussi un rôle dans la fonte des glaciers, notamment lorsque l’air se réchauffe en été sur les sols rocheux et qu’il est transporté par le vent au-dessus de la glace.
La particularité de l’installation de Michael Haugeneder est sa haute résolution. Le physicien dirige une caméra infrarouge vers deux écrans de polyester fin d’environ cinq mètres carrés chacun. La résolution est d’à peine un centimètre, pour des mesures effectuées très près de la surface de la neige, tout ceci à une fréquence élevée de 30 prises de vue par seconde, ce qui permet d’obtenir des résultats détaillés : « Nous pouvons ainsi observer l’interaction avec l’air chaud directement au-dessus de la surface de la neige. »
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