19.02.2025 | Sergi Gonzàlez Herrero | SLF News
Sergi González Herrero, scientifique du SLF, effectue des recherches pendant deux mois dans l'Antarctique. De là-bas, il fait régulièrement des reportages en catalan pour la Fondation catalane pour la recherche et l'innovation (FCRI), afin d'enthousiasmer les jeunes de douze à seize ans pour la science. Le SLF publie également ses contributions.
Ce texte a été traduit automatiquement de l'anglais.
Nous approchons de la fin de l'expédition. J'ai tout installé et commencé à faire mes bagages. Certaines choses restent ici, d'autres doivent être transportées à nouveau en Suisse.
Comme je me trouve dans l'hémisphère sud, la saison est opposée à celle de la Suisse - ici, c'est justement l'été. Nous sommes si loin au sud que nous n'avons pas de cycle jour/nuit. Ici, le soleil tourne autour de nous et il fait toujours jour. Nous sommes toutefois déjà à la fin de l'été, ce que nous remarquons par le fait que le soleil est plus bas pendant la "nuit" et que les températures commencent à baisser. Hier, nous avons même vu la première lune de la saison au-dessus de l'horizon.
Bientôt, presque tous les scientifiques de l'Antarctique partiront, et seuls quelques scientifiques et techniciens resteront dans les stations pour faire ce que nous appelons "l'hivernage". En hiver, les températures descendent jusqu'à -40ºC ici et jusqu'à -80ºC ou moins sur le plateau antarctique, et ce n'est clairement pas un endroit très agréable pour être là.
Sous nos latitudes, les hivers sont de plus en plus doux et courts en raison du changement climatique. Mais le changement climatique est-il également perceptible dans un endroit aussi froid que l'Antarctique ? L'Antarctique est un continent sur lequel les effets du changement climatique se sont fait sentir plus tard qu'ailleurs. Cela s'explique par plusieurs facteurs. Tout d'abord, les relevés de température y sont parmi les plus courts au monde. Les premières séries de mesures météorologiques ont commencé en 1904 sur une île de la péninsule antarctique, mais ce n'est qu'au milieu du 20e siècle que de véritables mesures de température ont été effectuées dans différentes parties du continent. En particulier depuis 1957, année de célébration de l'Année géophysique internationale, qui a marqué le début de l'établissement de bases autour de l'Antarctique avec des mesures météorologiques. Sans longues séries de températures, nous ne pouvons pas comprendre correctement le changement climatique. Ce fait a retardé notre compréhension de l'impact du changement climatique sur le continent. Aujourd'hui, nous continuons à effectuer des mesures météorologiques continues, à la fois avec des stations et des ballons-sondes, afin de mesurer la structure verticale de l'atmosphère. L'autre jour, j'ai lancé un de ces ballons, comme tu peux le voir dans cette vidéo :
Un autre facteur d'influence est la dynamique météorologique complexe du continent. Nous sommes habitués à un temps "stable" chez nous et ce n'est que récemment que nous avons commencé à comprendre davantage comment la météorologie varie dans les régions froides. En fait, nous avons encore beaucoup de recherches à faire pour le comprendre pleinement. Jusqu'à récemment, ce facteur a masqué le changement climatique dans certaines régions de l'Antarctique. Cependant, ces dernières années, de graves vagues de chaleur se sont produites dans différentes parties du continent. En février 2020, le record de température du continent a été battu dans une station de la péninsule antarctique, avec une température de + 18,3ºC. En février 2022, la même région a de nouveau connu une forte vague de chaleur, et en mars de la même année, l'intérieur de l'Antarctique (l'une des régions les plus froides) a connu une hausse de température de 30 degrés, atteignant -10 ºC au début de l'hiver. Certains scientifiques comme moi sont en train d'étudier ces phénomènes et de comprendre pourquoi ils se produisent, car il semble que le changement climatique puisse se faire sentir plus fortement ici.
Mais où le changement climatique peut-il avoir le plus d'impact sur l'Antarctique ? À l'intérieur du continent, il peut avoir certains effets. Ainsi, certains collègues ici, près de la Princesse Elizabeth, ont signalé des jours de fonte de la glace dans des zones situées à 2 000 mètres d'altitude, où la glace n'avait jamais fondu auparavant.
Cependant, étant donné que peu d'espèces y vivent et que la fonte des glaces ne se produit que quelques fois par an, l'impact devrait être limité ici. Sur la côte, l'impact est toutefois considérable. En été, les températures y sont d'environ 0 degré. Quelques degrés de réchauffement seulement signifient que l'on passe de températures négatives, où l'eau est sous forme de glace, à des températures positives, où l'eau est sous forme liquide. Cela entraîne des changements au niveau de la neige et des glaciers, qui peuvent fondre et laisser la place à de nouveaux animaux et plantes.
Le véritable danger se trouve toutefois dans l'océan. Un océan plus chaud commence à faire fondre les glaciers côtiers, qui flottent sur l'eau, par en dessous. Nous appelons ces glaciers des plateaux continentaux, et ce sont eux qui provoquent la formation d'icebergs. Lorsque les icebergs ou la banquise fondent, ils n'entraînent pas directement une hausse du niveau de la mer, car la glace flottante a presque la même densité que l'eau. La banquise constitue toutefois une barrière qui empêche la glace du continent de pénétrer dans la mer. Lorsque celle-ci a fondu et que la glace continentale peut pénétrer dans l'océan, cela entraîne une hausse du niveau de la mer.
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