Neige et avalanches dans les Alpes suisses 2009/10

Année hydrologique du 1er octobre 2009 au 30 septembre 2010

Résumé

Résumé hiver 2010 (octobre 2009 à mai 2010)

  • Tout au long de cet hiver, les hauteurs de neige étaient inférieures aux valeurs moyennes dans la plupart des régions. Plus particulièrement sur le versant nord des Alpes, plus l'altitude était faible, plus l'écart par rapport à la moyenne était grand. En Haute-Engadine et dans les vallées du sud des Grisons, les hauteurs de neige étaient supérieures aux moyennes pluriannuelles.
  • Une offensive marquée de l'hiver est intervenue à la mi-octobre.
  • De décembre jusqu'à mi-mars, les températures étaient inférieures aux valeurs normales.
  • De janvier à avril, le temps était plus sec que la normale sur une grande partie du territoire. Même si les précipitations étaient très fréquentes, les quantités étaient généralement faibles. Les précipitations importantes concernaient surtout le versant sud des Alpes. Il n'y a pas eu de situation marquée de vent de secteur nord-ouest avec des chutes de neige abondantes.
  • La combinaison de températures basses et de précipitations fréquentes a donné lieu à diverses reprises à une métamorphose de la neige superficielle. En raison des hauteurs de neige globalement faibles, des couches plus profondes étaient cependant aussi touchées par une métamorphose constructive.
  • La pluie jusqu'à haute altitude, surtout en décembre, a entraîné la formation de diverses croûtes au sein du manteau neigeux.
  • Pour les raisons citées ci-avant, le manteau neigeux se composait de multiples couches présentant des caractéristiques différentes et une constitution défavorable sur une grande partie du territoire. Cette situation prévalait surtout dans les régions avec des hauteurs de neige inférieures aux valeurs moyennes. La situation avalancheuse était souvent délicate, surtout pour les adeptes des sports de neige.
  • Les périodes de beau temps duraient rarement plus de quelques jours.
  • Le degré de danger 3 (marqué) a été préconisé plus souvent qu'au cours d'un hiver correspondant à la moyenne pluriannuelle.
  • La plupart des avalanches se sont déclenchées entre le 21 et le 26 décembre (avalanches de neige sèche et de neige mouillée) et entre le 19 et le 23 mars (surtout avalanches de neige mouillée).
  • On a signalé moins de grandes avalanches, mais en revanche davantage de petites avalanches qu'au cours d'autres hivers.
  • À diverses reprises, le Plateau central était recouvert d'un manteau neigeux pendant plusieurs jours en janvier et février.

Le nombre d'accidents mortels d'avalanche a été supérieur à la moyenne (à la fin du mois de mai, 28 personnes avaient perdu la vie dans des avalanches). Un grave accident d'avalanche a coûté la vie à 7 personnes.

Résumé été 2010 (juin à septembre 2010)

  • Au cours de la période de juin à septembre, il y a eu sept épisodes marqués avec de l’air froid dont cinq avec des intervalles courts d’environ une à deux semaines entre fin juillet et début septembre.
  • En raison des chutes de neige répétées, il y avait souvent et sur une grande partie du territoire un manteau neigeux continu en haute montagne.
  • Au cours de cette période, 9 bulletins d’avalanches ont été diffusés, un nombre qui n’a encore jamais été atteint en été au cours des 10 dernières années. En 2007, 8 bulletins d’avalanches avaient été diffusés entre juin et septembre. En 2003 et 2005, 1 seul bulletin avait été diffusé.

Évolution des hauteurs de neige

Hauteurs relatives de neige

Les graphiques suivants montrent les pourcentages d'écart des hauteurs mensuelles moyennes de neige de l’année 2010, à l’altitude de la station, par rapport à la moyenne pluriannuelle de la période 1971 à 2000. Les hauteurs de neige inférieures aux valeurs moyennes sont indiquées en rouge et les hauteurs supérieures aux valeurs moyennes en bleu. Les données proviennent des stations avec observateur et des stations automatiques du réseau IMIS (Système intercantonal de mesure et d'information) et de MétéoSuisse. Lors de l’interprétation, il y a lieu de tenir compte du fait que seuls les modèles à grande échelle sont intéressants. Il convient de ne pas donner une importance excessive aux échantillons de données à petite échelle ou aux grands écarts entre les valeurs. Dans la section „Sélection de stations avec observateur“ (cf. ci-après), l’évolution de la hauteur de neige dans le temps est indiquée pour différentes stations.

Dès le deuxième tiers du mois d'octobre, il y a eu une première offensive de l'hiver. La limite des chutes de neige se situait temporairement aux alentours de 700 à 900 m. Il a neigé au cours de trois périodes de précipitations. Les quantités de neige étaient les plus abondantes sur le centre et l’est du versant nord des Alpes où l’on a enregistré de 50 à 80 cm de neige fraîche. Dans ces régions, le manteau neigeux était par conséquent très épais pour cette période de l’année. Le troisième tiers du mois d’octobre était très doux et la couverture neigeuse s’est à nouveau retirée jusqu’au-dessus de la limite de boisement.

En novembre (cf. figure 1), les hauteurs de neige correspondaient plus ou moins aux valeurs moyennes pluriannuelles, surtout aux altitudes relativement élevées en Valais, dans les Alpes glaronnaises, dans le nord des Grisons et en Basse-Engadine. Dans les autres régions, il y avait moins de neige que d'habitude en cette saison, tout particulièrement aux altitudes relativement basses sur le versant nord des Alpes et dans les grandes vallées alpines. Etant donné qu'aux altitudes les plus basses du Tessin et du Plateau central, il n'y avait pas de neige comme c'est habituellement le cas en cette saison, les valeurs sont indiquées comme „normales“ dans le graphique.
En décembre, les moyennes pluriannuelles ont été largement dépassées et dans certains cas nettement (cf. figure 2). Cela ne signifie cependant pas qu'en valeurs absolues décembre était le mois avec les chutes de neige les plus abondantes de cet hiver. La nette différence par rapport au mois de novembre s'explique par une situation de barrage météorologique côté sud apportant des précipitations intensives à la fin du mois de novembre et au début du mois de décembre, par des chutes de neige peu abondantes au cours de la première moitié du mois dans le nord et par trois périodes de précipitations intensives dans la seconde moitié du mois dans le sud et l'ouest. Il n'est dès lors pas étonnant que le versant sud des Alpes ait été particulièrement bien enneigé avec des quantités de neige correspondant à deux à trois fois les valeurs moyennes. Dans le Tessin également, il y avait une couverture neigeuse à basse altitude à la fin du mois de décembre. Dans les autres régions, les hauteurs de neige aux altitudes relativement élevées avoisinaient également les valeurs moyennes pluriannuelles ou étaient supérieures. Aux altitudes relativement basses dans le nord, tout particulièrement sur l'est du versant nord des Alpes, il y avait toujours relativement peu de neige. Dans la seconde moitié du mois cependant, pendant une brève période, le Plateau central était entièrement recouvert de neige (p. ex. le 21 décembre).

Le mois de janvier (cf. figure 3) était trop sec. Même si les chutes de neige étaient fréquentes, elles sont généralement tombées en petites quantités. Les hauteurs de neige étaient inférieures aux valeurs moyennes sur une grande partie du versant nord des Alpes et du nord des Grisons. Dans les autres régions, elles correspondaient aux moyennes pluriannuelles ou étaient même légèrement supérieures comme dans certaines parties du Valais, dans le nord du Tessin, en Engadine et dans les vallées du sud des Grisons. A basse altitude dans le nord, il y a eu constamment des chutes de neige de sorte qu'à la mi-janvier, il y avait un manteau neigeux continu sur une grande partie du territoire. La moyenne mensuelle des hauteurs de neige y était cependant inférieure à la valeur habituelle en cette période de l'année.
Ces conditions trop sèches avec généralement des précipitations peu abondantes se sont poursuivies en février. Par conséquent, la répartition des hauteurs de neige n'a pas évolué de manière significative (cf. figure 4). Dans la plupart des régions, l'enneigement était inférieur à la moyenne pluriannuelle. Ce n'est précisément que dans certaines parties du nord du Tessin, en Haute-Engadine et dans les vallées du sud des Grisons que l'on a enregistré des valeurs supérieures à la moyenne au cours du mois de février. Dans certaines parties du Plateau central et plus particulièrement dans l'ouest, les hauteurs de neige étaient supérieures aux données moyennes. Les valeurs en bleu foncé constituent toutefois un phénomène statistique lié à une trop faible densité de données de relevés. Les valeurs y sont trop élevées.

En mars également (cf. figure 5), les hauteurs de neige étaient inférieures aux moyennes pluriannuelles dans la plupart des régions et même parfois nettement sur le versant nord des Alpes. Pendant un certain temps, il y avait deux fois moins de neige que d'habitude et l'on a même parfois atteint de nouveaux records de minima. En dessous de 1000 m environ, il n'y avait pratiquement plus de neige. Ce n'est qu'en Engadine, dans les vallées du sud des Grisons ainsi que dans les parties directement avoisinantes du centre des Grisons que les hauteurs de neige correspondaient aux moyennes pluriannuelles.
Comparées aux moyennes pluriannuelles, les hauteurs de neige en avril (cf. figure 6) étaient légèrement supérieures aux moyennes dans le Tessin, en Haute-Engadine et aux altitudes relativement élevées des vallées du sud des Grisons; ailleurs, elles étaient inférieures à ces valeurs. Les hauteurs de neige étaient nettement inférieures aux données moyennes aux altitudes moyennes du versant nord des Alpes. Les valeurs enregistrées à basse altitude sur le Plateau central étaient à nouveau difficilement interprétables: „moyenne“ signifie dans ce cas „sans neige“.

Sélection de stations avec observateur

Les graphiques suivants reprennent à chaque fois l'évolution des hauteurs de neige relevées manuellement comparées à la hauteur de neige la plus élevée mesurée à cette station chaque jour, au minimum absolu et à la moyenne pluriannuelle. Le nombre d'hivers (n) depuis le début des relevés jusqu'en 2010 est mentionné dans la légende. Les régions avec une évolution comparable des hauteurs de neige au cours de l'hiver 2010 sont regroupées et décrites sur la base de stations représentatives.

Régions sur le versant nord des Alpes:

L'évolution des hauteurs de neige sur le versant nord des Alpes peut être suivie sur la base de la station comparative Hasliberg, 1825 m (cf. figure 7) qui a fait l'objet de nombreuses années de relevés: Le premier assaut de l'hiver à la mi-octobre a apporté à cette station un enneigement de 45 cm. En 32 années pendant lesquelles les relevés ont été effectués dès cette date précoce, cette valeur est la quatrième plus élevée. La valeur la plus élevée, à savoir 90 cm, a été mesurée au cours de l'hiver 1981.
Les régions les plus touchées par ces précipitations se situaient sur le versant nord des Alpes depuis l'est de l'Oberland bernois en direction du Liechtenstein et du nord des Grisons avec une somme totale de neige fraîche de 50 à 90 cm en cinq jours dans les zones situées au cœur des précipitations à l'est de la Reuss et dans le Prättigau. Après une nouvelle augmentation des hauteurs de neige au début du mois de novembre, suite aux températures douces de fin d'automne, il y a eu une fonte totale de la neige sur terrain plat jusqu'aux alentours de 2000 m (à nouveau) et donc aussi à la station Hasliberg. Les pentes raides exposées au sud étaient sans neige jusqu'à des altitudes d'environ 2400 m.
Une situation intensive de barrage météorologique côté sud avec une forte extension des précipitations vers le nord fin novembre/début décembre a donné lieu dans toutes les régions à une nette augmentation des hauteurs de neige. C'était la période de précipitations la plus intensive de l'hiver 2009/10. Ce n'est qu'au cours de cette période ainsi que lors de la période de précipitations de la première moitié du mois de mai, que l'on a atteint des sommes de neige fraîche supérieures à 1 mètre en trois jours. La hauteur de neige au début du mois de décembre était par conséquent nettement supérieure aux valeurs moyennes dans toutes les régions. À la station Lauterbrunnen (800 m), qui effectue des relevés depuis 63 ans, on a par exemple dépassé le double (58 cm) de la hauteur de neige maximale jamais enregistrée (25 cm).
Sur le versant nord des Alpes, la hauteur de neige avoisinait par la suite jusque fin janvier la valeur moyenne mais se situait parfois aussi nettement en dessous. Avec les basses températures inférieures aux moyennes saisonnières, il a neigé à diverses reprises jusqu'à basse altitude de sorte que les hauteurs de neige y dépassaient les moyennes pluriannuelles. A partir de février, les hauteurs de neige sur le versant nord des Alpes étaient ensuite dans la plupart des cas nettement inférieures aux valeurs moyennes. A Elm (1690 m) où l'on effectue des relevés depuis 21 ans, on a enregistré à diverses reprises à partir de la mi-février de nouveaux minima journaliers de hauteurs de neige. Le 19 mars, on observait une forte accélération de la diminution des hauteurs de neige en raison de températures temporairement particulièrement douces. A la station Hasliberg (1825 m), il n'y avait plus de neige le 30 avril.

Régions du versant sud des Alpes et de Haute-Engadine:

Au cours de l'hiver 2009/10, la situation des hauteurs de neige était la plus favorable dans la plupart des régions du versant sud des Alpes et de Haute-Engadine. La station comparative San Bernardino, 1640 m (cf. figure 8), qui effectue des relevés depuis de nombreuses années est représentative pour ces régions: après un manteau neigeux peu épais au début du mois de novembre et ensuite une fonte totale de la neige, la période de manteau neigeux continu a commencé en force début décembre avec la situation intensive mentionnée ci-avant de barrage météorologique côté sud. Les stations suivantes ont enregistré des maximas de hauteur de neige: 112 cm le 1er décembre, à Nante (TI, 1412 m, 27 ans de relevés) et 86 cm le 2 décembre, à Buffalora sur l'Ofenpass (GR, 1970 m, 47 ans de relevés). D'autres chutes de neige au cours de la seconde moitié de décembre et de la première moitié de janvier ont maintenu les hauteurs de neige à des valeurs supérieures aux données moyennes. Avec des augmentations répétées plutôt petites des hauteurs de neige, l'enneigement est également resté supérieur aux moyennes pluriannuelles par la suite au niveau de la plupart des stations. Il a neigé le plus abondamment au cours de la seconde moitié de février dans la région de la Bernina à partir du sud. Au cours de cette période, on y a enregistré environ 120 cm de neige fraîche. Dans les autres régions du versant sud des Alpes et de Haute-Engadine, l'apport de neige n'atteignait que 30 à 50% de cette quantité. A Zuoz (1710 m) en Haute-Engadine, à une vingtaine de kilomètres à peine au nord du col de la Bernina, la hauteur de neige est restée quasi inchangée à environ 65 cm du 10 janvier au 18 mars. Les chutes de neige répétées n'ayant apporté à chaque fois au cours de cette période que quelques centimètres de neige fraîche, ce qui compensait tout juste le tassement du manteau neigeux.
A la mi-mars, la température a augmenté sensiblement déclenchant à partir du 19 mars un premier cycle d'avalanches de neige mouillée (cf. chapitre Activité avalancheuse, figure 20, cycle d'avalanche 10). La diminution des hauteurs de neige accélérée par la chaleur peut également être observée sur la figure 8. Cependant, plusieurs épisodes de chutes de neige ont ensuite donné lieu à une nouvelle augmentation sensible du manteau neigeux jusqu'au 5 avril. À la station Corvatsch (2690 m, Haute-Engadine, GR), on a mesuré à cette date un premier maximum journalier de hauteur de neige de 240 cm en 17 ans de relevés. A Robiei (1890 m, TI) où les précipitations sont abondantes, l'augmentation des hauteurs de neige atteignait environ un mètre. Par la suite, la hauteur de neige a progressivement diminué – avec de brèves interruptions. Fin avril, la neige avait entièrement fondu à la station San Bernardino (1640 m). Ce n'est que le 6 mai qu'il a de nouveau neigé à partir de l'altitude de la station. Le reste des précipitations du mois de mai à cette altitude est tombé sous forme de pluie.

 

Valais sans le sud de la région du Simplon:

A la station Fionnay, 1500 m (cf. figure 9), la période d'enneigement permanent a également commencé début décembre avec les chutes de neige les plus abondantes de l'hiver. La caractéristique de l'évolution des hauteurs de neige présente davantage de similitudes avec celle du versant nord des Alpes qu'avec celle du versant sud des Alpes. Jusqu'à l'arrivée des températures douces à la mi-mars, la hauteur de neige s'est cependant assez bien maintenue au niveau de la moyenne pluriannuelle. Par la suite, elle est restée nettement en dessous de cette valeur.

Autres parties des Grisons:

 

Lors de l'interprétation de la figure 10, il y a lieu de tenir compte du fait qu'à la différence des autres stations, ce graphique couvre toute l'année. On observe clairement l'enneigement précoce à la mi-octobre. En raison de l'altitude, la neige n'a pas pu fondre à cette station en novembre. La nette augmentation des hauteurs de neige début décembre est également bien visible sur ce graphique. Ici aussi, l'évolution des hauteurs de neige suit le même schéma que sur le versant nord des Alpes. Jusqu'en janvier, l'enneigement correspond aux valeurs moyennes, puis il est inférieur. Les précipitations fin mars/début avril ont ensuite pu ramener les hauteurs de neige à nouveau au niveau des valeurs moyennes. L'enneigement a ensuite fortement diminué – avec des interruptions – jusque fin avril. Le mois de mai frais et avec des précipitations abondantes est toutefois parvenu à retarder la fonte de la neige à cette altitude et à ramener la hauteur de neige de nouveau à la moyenne pluriannuelle. La fonte de la neige en juin était ensuite très rapide avec une moyenne de 7 cm de perte de hauteur de neige par jour. Elle n'a été interrompue que par une arrivée d'air froid entre le 19 et le 23 juin. Le 03.07.2010, le champ d'expérimentation du Weissfluhjoch (2540 m) ne présentait plus de neige. Avec un enneigement au 11.10.2009 et la disparition totale de la neige sur le champ de mesure le 03.07.2010, le nombre total de jours avec couverture neigeuse est inférieur à la moyenne. Au cours d'un hiver moyen, le champ de mesure de la station Weissfluhjoch, GR, 2540 m, est couvert de neige du 19 octobre au 9 juillet de l'année suivante.

Principales périodes de précipitations

Les paragraphes qui suivent commentent brièvement les périodes de précipitations ayant une importance plus particulière pour la situation neigeuse et avalancheuse au cours de l'hiver 2010. „Importance toute particulière“ signifie par exemple les périodes de chutes de neige avec une somme de neige fraîche supérieure à 50 cm en trois jours, des chutes de neige avec une limite très basse ou des chutes de neige qui ont entraîné une augmentation sensible du danger d'avalanche. Entre les chutes de neige relativement importantes énumérées ci-après, il y a de nombreux épisodes plus petits de chutes de neige.

  • Du 11 au 13.10.2009: La première neige de l'hiver 2009/10 est tombée du 11 au 13 octobre avec des quantités de 30 à 50 cm dans les régions allant des Alpes uranaises jusqu'au Liechtenstein et dans le Prättigau en passant par les Alpes glaronnaises et la région de l'Alpstein. Les quantités de neige fraîche diminuaient à mesure que l'on se dirigeait vers le nord, l'ouest et le sud. La limite des chutes de neige était descendue temporairement en dessous de 1500 m.
  • Après une phase de temps sec, de nouvelles chutes de neige ont suivi du 17 au 18.10.2009, avec des courants marqués de secteur nord sur le versant nord des Alpes, la limite des chutes de neige se situant aux alentours de 700 à 900 m. La neige fraîche était la plus abondante sur le versant nord des Alpes depuis l'Oberland bernois jusque vers le Liechtenstein ainsi que dans le nord des Grisons et atteignait de 20 à 40 cm d'épaisseur.
  • Du 02 au 09.11.2009: Un temps variable avec des passages répétés de fronts a apporté au cours de cette période les quantités suivantes de neige: dans la plupart des régions, de 20 à 40 cm; dans les parties ouest et nord du Bas-Valais ainsi que dans la région du Simplon et le nord du Tessin, de 50 à 80 cm. La limite des chutes de neige se situait aux alentours de 1600 m.
  • Au cours de la seconde moitié de novembre, il y a eu tout d'abord des précipitations peu abondantes. La limite des chutes de neige était descendue d'environ 2700 à 1500 m, mais elle oscillait fortement. Aux altitudes élevées, on a enregistré les plus grandes sommes de précipitations dans l'ouest et le nord du Bas-Valais avec de 50 à 80 cm de neige; ailleurs, les précipitations étaient nettement moins abondantes. Il y a eu ensuite les chutes de neige les plus abondantes de l'hiver 2009/10 marquant le début de l'hiver également aux altitudes moyennes et dans certains cas à basse altitude. Au cours de la nuit du 28 au 29 novembre, une situation de barrage météorologique côté sud s'est installée et elle a persisté jusqu'au 1er décembre donnant lieu, avec le passage du front froid, à des chutes de neige parfois exceptionnellement intensives, et s'étendant loin vers le nord. Dans les vallées de la Maggia, dans le Val Bedretto et dans la partie supérieure de la Leventina, l'apport de neige était le plus abondant avec de 120 à 140 cm. Dans les parties occidentales du Bas-Valais, dans les Alpes vaudoises et fribourgeoises ainsi que depuis le Prättigau jusqu'en Basse-Engadine, la neige était la moins abondante avec de 30 à 50 cm. Ailleurs, on a enregistré de 50 à 80 cm de neige fraîche. Une mince couverture neigeuse qui a persisté pendant toute une semaine s'était également formée dans le Jura. Dans certains cas, il avait neigé jusque sur le Plateau central.
  • Du 15 au 18.12.2009: En l'espace de trois jours, 75 cm de neige sont tombés à partir du brouillard élevé, à la station comparative Stoss (1280 m, SZ). A une altitude plus élevée de 1000 m, le soleil était éclatant.
  • Du 21 au 23.12.2009: A l'avant d'une zone de basse pression, des courants forts d'altitude de secteur sud-ouest s'étaient formés apportant à nouveau beaucoup de neige sur le sud et également sur l'ouest. Dans l'ouest du Bas-Valais, dans le Tessin, en Haute-Engadine au sud de l'Inn et dans les vallées du sud des Grisons, on a enregistré l'apport de neige le plus important avec 30 à 50 cm. Sur l'ouest du versant nord des Alpes, en Valais ainsi que dans le nord des Grisons et en Basse-Engadine, il y avait de 15 à 30 cm de neige fraîche; dans les autres régions, les chutes de neige étaient plus faibles. La limite des chutes de neige dans le nord se situait entre 600 et 1500 m, et dans le sud, il a neigé jusqu'à basse altitude.
  • Du 23 au 25.12.2009: Les jours de Noël étaient couverts et humides sur une grande partie du territoire. Une nouvelle situation météorologique avec des vents de secteur sud a apporté, sur les régions allant du Tessin jusqu'en Engadine et dans les vallées du sud des Grisons, les quantités les plus importantes de neige fraîche avec 40 à 70 cm. Dans le nord et le centre des Grisons ainsi que jusque dans la vallée de Conches en passant par la vallée d'Urseren, mais également dans l'extrême ouest, l'apport de neige était de 20 à 40 cm; ailleurs, il était de 10 à 20 cm sur une grande partie du territoire. La limite des chutes de neige se situait temporairement entre 2000 et 2500 m. A la fin de la période de précipitations, elle était descendue en dessus de 1000 m.
  • Du 28 au 31.12.2009: La neige fraîche était la plus abondante dans l'extrême ouest avec 80 cm ou même plus. Dans le nord du Bas-Valais et dans les Alpes vaudoises, il y avait encore de 60 à 80 cm de neige fraîche, mais plus vers l'est, les quantités étaient plus faibles. Dans les régions abritées du vent de secteur ouest des vallées de la Viège, du Tessin et des Grisons, l'apport de neige était inférieur à 20 cm. La limite des chutes de neige était montée de 400 m au début temporairement à environ 2400 m et oscillait ensuite aux alentours de 1400 m.
  • Du 8 au 10.01.2010: Des courants forts de secteur sud à sud-ouest ont apporté des chutes de neige surtout sur le versant sud des Alpes. Dans les vallées supérieures de la Maggia, l'apport de neige était de 40 à 60 cm; ailleurs, il était de 25 à 50 cm sur une grande partie du territoire. Directement au nord de la crête principale des Alpes, il y avait jusqu'à 25 cm de neige fraîche, et plus loin vers le nord, les chutes de neige étaient nettement plus faibles. Il a parfois neigé faiblement jusque sur le Plateau central surtout les jours qui ont suivi.
  • Du 28.01.2010 au 01.02.2010: Sur le versant nord des Alpes, on enregistrait en général de 50 à 80 cm de neige fraîche, y compris dans les Préalpes. Dans les régions à l'est de la Reuss, il y avait jusqu'à 110 cm de neige fraîche. La limite des chutes de neige était descendue jusque dans les bas-fonds. Dans le Jura également, il y avait de 30 à 40 cm de neige fraîche et sur le Plateau central de 10 à 30 cm. Ce n'est que dans le centre et le sud du Tessin que le temps était resté sec au cours de cette période et il faisait temporairement ensoleillé. Le vent était généralement modéré à fort variant du secteur sud-ouest au secteur nord.
  • Les 02 et 03.02.2010: Dans les Préalpes et sur l'est du versant nord des Alpes, jusqu'à 30 cm de neige sont à nouveau tombés les 2 et 3 février. Les précipitations étaient accompagnées d'un vent modéré à fort de secteur ouest. La température augmentait progressivement. De nouvelles accumulations très fragiles de neige soufflée se sont formées.
  • Du 09 au 11.02.2010: Un mince manteau neigeux s'est formé dans de grandes parties du Plateau central.
  • Du 25 au 27.02.2010: Dans l'ouest, de 20 à 40 cm de neige sont tombés au-dessus de 2200 m, et jusqu'à 60 cm dans la partie la plus occidentale du Bas-Valais. Sur le reste de l'ouest du versant nord des Alpes, dans le Tessin et dans les Grisons, on enregistrait de 10 à 20 cm de neige fraîche; et ailleurs, jusqu'à 10 cm. La limite des chutes de neige se situait aux alentours de 1000 à 1500 m.
  • Les 06 et 07.03.2010: Le samedi 6 mars, il a neigé temporairement intensivement et jusqu'à basse altitude. En plaine, surtout dans la région de Zurich et en Argovie, la circulation routière a été partiellement paralysée. Sur le versant nord des Alpes, surtout dans les Préalpes et sur le centre et l'est du versant nord des Alpes, l'apport de neige atteignait le dimanche matin 7 mars, de 25 à 40 cm. Dans les régions avoisinantes du versant nord des Alpes et dans certaines régions du nord des Grisons, il était de 10 à 25 cm; dans les autres régions la quantité de neige fraîche était inférieure à 10 cm.
  • Les 11 et 12.03.2010: Il neigeait à nouveau faiblement jusque sur le Plateau central.
  • Du 25 au 27.03.2010: Une situation de barrage météorologique côté sud et le passage d'un front froid ont donné lieu aux précipitations suivantes: Dans l'ouest du Tessin, on enregistrait de 60 à 90 cm de neige fraîche; sur le reste de la crête principale des Alpes depuis Zermatt jusque dans le Valle Bregaglia et dans le reste du Tessin, de 40 à 60 cm. Plus au nord, l'apport de neige était de 20 à 40 cm sur une grande partie du territoire. Ces quantités de neige fraîche n'ont été atteintes qu'aux altitudes supérieures à 2500 m.
  • Du 27 au 29.03.2010: Pendant deux jours, des quantités très variables localement et parfois considérables de neige fraîche ont été enregistrées: Dans le Bas-Valais et sur l'est du versant nord des Alpes, jusqu'à 50 cm; ailleurs, sur le versant nord des Alpes, dans le Valais et dans le nord des Grisons jusqu'à 30 cm sur une grande partie du territoire; dans les régions du sud, il n'y avait que quelques centimètres de neige fraîche. En raison de la limite des chutes de neige temporairement élevée, ces quantités de neige fraîche n'ont été atteintes qu'au-dessus de 2300 m environ.
  • Du 29 au 31.03.2010: Nouvelle situation météorologique avec des vents de secteur sud: avec de 40 à 60 cm, la neige fraîche était à nouveau la plus abondante dans le Tessin et dans la région du Simplon. Les quantités de neige fraîche diminuaient rapidement et nettement à mesure que l'on se dirigeait vers le nord. Les chutes de neige étaient les plus faibles dans les Préalpes et en Basse-Engadine. La limite des chutes de neige était descendue dans le nord d'environ 1800 m jusqu'en dessous de 1000 m. Dans le sud, elle est descendue de 1500 m environ à 1200 m.
  • Le 01.04.2010: C'est surtout dans le sud qu'il y a eu au cours du week-end de Pâques à nouveau des précipitations abondantes. La première vague est arrivée le jeudi précédent Pâques. Dans le nord du Tessin, dans le Rheinwald et dans l'Avers, on enregistrait jusqu'à 40 cm de neige fraîche; dans une grande partie de reste du Grisons, de 10 à 20 cm et ailleurs, de 5 à 10 cm ou même moins. Des deux côtés des Alpes, la limite des chutes de neige était descendue à environ 500 m dans certaines régions.
  • Du 03 au 05.04.2010: Une deuxième vague de précipitations a suivi du 3 au 5 avril. C'est surtout dans la nuit du dimanche au lundi de Pâques qu'il a neigé intensivement depuis l'ouest du Tessin jusque dans la région de la Bernina en passant par les vallées avoisinantes du sud des Grisons. La limite des chutes de neige était descendue dans le nord à 1200 m, et dans le sud temporairement à 500 m. Dans l'est du Tessin, dans le Valle Calanca, dans le Misox, dans le Valle Bregaglia et dans la vallée de Poschiavo, on enregistrait de 40 à 70 cm de neige fraîche. Dans le Chablais, dans l'ouest du Tessin, en Suisse centrale, dans les Alpes glaronnaises ainsi que dans le nord et le centre des Grisons, l'apport de neige était de 20 à 40 cm sur une grande partie du territoire; ailleurs, il était plus faible. Le vent n'était que faible à modéré de sorte que la formation de neige soufflée était restée faible. Sur une grande partie du territoire, les quantités de neige fraîche augmentaient avec l'altitude; elles étaient nettement plus importantes en haute montagne que ce qu'indiquaient les réseaux de mesure.
  • Du 01 au 03.05.2010: La première moitié du mois de mai était marquée par des précipitations fréquentes et particulièrement abondantes dans le sud. La première période du 1er au 3 mai a apporté, dans la région du centre du versant sud des Alpes principalement touchées par les précipitations, de 80 à 120 mm de pluie. Dans les régions avoisinantes au nord, on enregistrait de 50 à 80 mm, et ailleurs, sur une grande partie du territoire, de 30 à 50 mm, et dans l'ouest et l'extrême est, jusqu'à 30 mm. Au début des précipitations, la limite des chutes de neige se situait à 3000 m. Pendant les précipitations les plus importantes, elle était comprise entre 2000 m et 2500 m. Dans la nuit du 2 au 3 mai, elle est descendue jusqu'à une altitude de 1400 à 1800 m. Dans le nord et le centre des Grisons, il a même neigé brièvement à partir de 600 m d'altitude. Au-dessus de 3000 m, l'ensemble des précipitations était tombé sous forme de neige.
  • Du 03 au 06.05.2010: La deuxième période de précipitations a apporté de 80 à 110 millimètres de précipitations dans la région proche de la frontière italienne depuis le sud de la région du Simplon jusque dans les vallées supérieures de la Maggia, et de 50 à 80 mm sur le reste de la crête principale des Alpes depuis le Grand-St-Bernard jusque dans la région de la Bernina et au sud de ces régions. Plus au nord, les précipitations étaient plus faibles. La limite des chutes de neige se situait généralement entre 2000 et 2500 m. Dans l'est, elle était même temporairement un peu plus élevée. Au-dessus de 2800 m environ, l'ensemble des précipitations est tombé sous forme de neige.
  • Du 09 au 12.05.2010: Au cours de la troisième période de précipitations, de 80 à 110 mm sont à nouveau tombés sur le centre du versant sud des Alpes et jusqu'à 50 mm dans les autres régions. Il a neigé tout d'abord au-dessus d'environ 2000 à 2300 m. Le 12 mai, la limite des chutes de neige est descendue temporairement à environ 1600 m. Au-dessus de 2800 m environ, l'ensemble des précipitations est tombé sous forme de neige.
  • Les 13 et 14.05.2010: La quatrième période de précipitations à partir du sud a apporté de 30 à 50 cm de neige fraîche au-dessus de 2200 m depuis le Monte Rosa jusque dans la région de la Bernina ainsi qu'au sud de ces régions. Dans le reste du Valais, sur l'ouest et le centre du versant nord des Alpes, l'apport de neige était encore de 10 à 30 cm; sur l'est du versant nord des Alpes et dans le reste des Grisons, il était inférieur à 10 cm.
  • Les 15 et 16.05.2010: Une situation météorologique avec des vents de secteur nord a donné lieu temporairement à des chutes de neige à partir de 1000 m environ. Sur le versant nord des Alpes depuis les Alpes fribourgeoises jusque dans le Liechtenstein, l'apport de neige était de 15 à 30 cm; il atteignait localement 50 cm. Sur une grande partie du nord des Grisons et en Valais, on enregistrait localement de 10 à 20 cm de neige fraîche, et dans les autres régions moins de 10 cm.

Les 30 et 31.05.2010: A la fin du mois de mai, dominé par un ciel couvert, la limite des chutes de neige est descendue dans la nuit du 30 au 31 mai, de 2500 à 1600 m. En haute montagne, on enregistrait les quantités suivantes de neige fraîche: sur le versant nord des Alpes et dans la partie la plus occidentale du Bas-Valais, de 50 à 80 cm, localement même davantage; dans le reste du Valais sans les régions de la vallée de la Saas, du Simplon et du sud de la vallée de Conches ainsi que dans la région du Gothard et dans le nord des Grisons, de 30 à 50 cm; dans les régions de la vallée de la Saas, du Simplon et du sud de la vallée de Conches, dans le nord du Tessin, dans le centre des Grisons et en Engadine, de 15 à 30 cm; plus au sud, la quantité de neige fraîche était plus faible.

Teneurs en eau du manteau neigeux

Les stations du SLF avec observateur auxquelles la teneur en eau de tout le manteau neigeux est relevée toutes les deux semaines n'ont pas enregistré de nouveaux maxima au cours de l'hiver 2009/10. De nouveaux minima ont en revanche été mesurés aux stations Grindel (1950 m) et Elm (1690 m). Ces deux stations font l'objet de relevés des teneurs en eau de tout le manteau neigeux depuis 11 ans.
La comparaison des teneurs maximales en eau relevées au cours de l'hiver 2009/10 à la moyenne des teneurs maximales en eau de toutes les années donne pour chaque station les résultats suivants: En dessous de 1500 m, les teneurs maximales actuelles en eau s'élevaient à 70% (écart type 26%) de la valeur moyenne; entre 1500 et 1800 m, elles atteignaient 77% (écart type 16%) et au-dessus de 1800 m, elles se chiffraient à 82% (écart type 27%). Ces valeurs indiquent que les hauteurs de neige augmentaient avec l'altitude mais étaient en général inférieures aux valeurs moyennes à toutes les altitudes. Les teneurs en eau maximales supérieures aux valeurs moyennes n'ont été relevées qu'aux stations suivantes:

  • Corvatsch (2690 m), 16 années, 151%
  • Saas Fee (1790 m), 39 années, 104%
  • Sta. Maria (1418 m), 42 années, 124%
  • Nante (1412 m), 27 années, 107%

Toutes ces stations ont profité des fréquentes précipitations en provenance du sud.

Par région, la comparaison des teneurs maximales actuelles en eau par rapport aux valeurs moyennes donne les résultats suivants:

  • ouest du versant nord des Alpes: 73% (11%)
  • centre du versant nord des Alpes: 60% (7%)
  • est du versant nord des Alpes: 46% (7%)
  • Valais: 73% (19%)
  • nord et centre des Grisons: 71% (15%)
  • Engadine et régions avoisinantes du sud des Grisons: 99% (26%)
  • centre du versant sud des Alpes: 94% (12%)

Ces valeurs reflètent la répartition moyenne des hauteurs de neige de l'hiver 2009/10: Les hauteurs de neige étaient les plus élevées dans le sud, et les plus faibles sur l'est du versant nord des Alpes. Le moment où l'on a relevé les teneurs en eau les plus élevées intervient de plus en plus tard au cours de l'hiver à mesure que l'altitude augmente. La date la plus précoce correspond à Sedrun (1420 m) à la mi-janvier, et la date la plus tardive au Weissfluhjoch (2540 m) à la mi-mai. En général, les dates de relevé des teneurs en eau les plus élevées en dessous de 1500 m se situaient dans la seconde moitié du mois de février, pour les altitudes comprises entre 1500 et 1800 m, dans la première moitié du mois de mars, et au-dessus de 1800 m, entre mi-mars et mi-avril.


Évolution de la stabilité du manteau neigeux

Les cartes suivantes de stabilité du manteau neigeux présentent les résultats de nombreuses analyses de la couverture neigeuse dans les Alpes suisses. Ces profils d'enneigement ont été évalués selon des critères uniformes et classés en trois catégories représentées sur les cartes par des symboles de profils de couleur verte (bonne stabilité), jaune (stabilité moyenne) et rouge (faible stabilité). Pratiquement tous les profils d'enneigement avec test de bloc de glissement ont été relevés sur des pentes ayant une déclivité de 30 à 40°.
Outre ces profils, d'autres informations fournies par les observateurs concernant le manteau neigeux, les départs d'avalanches, etc. interviennent dans la détermination de la stabilité du manteau neigeux.
Deux cartes sont fournies et décrites pour chaque mois, une au début et une en milieu de mois.

Octobre

La neige fraîche marquant le début de l'hiver et tombée du 11 au 13 octobre s'est largement déposée sur un sol nu et chaud. Ces conditions ont favorisé la formation d'avalanches de glissement. C'est surtout dans les régions du nord-est où la neige était abondante que l'on a observé une forte activité d'avalanches de glissement immédiatement après les chutes de neige. Après les précipitations des 17 et 18 octobre et après la tempête de foehn du 21 octobre, diverses petites avalanches de plaque de neige se sont produites.

Novembre

Dans la première moitié du mois de novembre, la neige fraîche et le vent ont donné lieu à la formation d'accumulations parfois instables de neige soufflée. Un nouvel épisode de temps doux à la mi-novembre et la pluie jusqu'à haute altitude ont donné lieu à de nombreux glissements de neige mouillée en dessous de 2500 m environ. En général, des phases plus chaudes et plus froides ont cependant entraîné une stabilisation du manteau neigeux. Sur une grande partie du territoire, la neige subissait cependant une métamorphose constructive qui se traduisait par une constitution fragile du manteau neigeux. En raison des fortes chutes de neige et des transports de neige à la fin du mois de novembre, le risque de déclenchement d'avalanches était élevé et l'on observait une recrudescence des avalanches spontanées d'ampleur moyenne entraînant parfois tout le manteau neigeux. Par ailleurs, de nombreux glissements humides sur les talus entravaient la circulation routière. Plusieurs cols alpins ont dû être fermés (cf. chapitre Activité avalancheuse, figure 20, cycle d'avalanches 1).

La constitution du manteau neigeux était la plus favorable à la mi-décembre (cf. figure 11) sur le centre de la crête principale des Alpes et dans les régions situées plus au sud où la neige était abondante. Les grandes quantités de neige fraîche tombées fin novembre/début décembre s'y étaient bien tassées et consolidées. Dans les autres régions, la constitution du manteau neigeux était modérée à bonne. Les couches de base fragiles avaient été insuffisamment recouvertes d'autres couches. Des ruptures au niveau de la transition entre les couches de base et les couches les plus récentes étaient possibles. Ce risque prévalait surtout aux endroits plutôt faiblement enneigés et aux altitudes supérieures à 2400 m environ dans l'ouest, et au-dessus de 2200 m environ dans les autres régions. Aux altitudes inférieures, le gel de l'eau de pluie entraînaient une stabilisation, tout au moins temporaire. Les accumulations de neige soufflée en haute montagne se consolidaient et se stabilisaient.
Du 15 au 17 décembre, le temps était ensoleillé et très froid dans les montagnes. Sur une grande partie du territoire, la surface neigeuse était meuble avec de grands cristaux aux formes anguleuses. Aux endroits avec peu de neige, tout le manteau neigeux avait subi une métamorphose constructive et était meuble. Les précipitations de la seconde moitié du mois de décembre étaient accompagnées de vents forts à tempétueux. La neige soufflée qui s'était déposée sur des cristaux anguleux était très instable. A chaque pas, des fissures pouvaient se former dans le manteau neigeux. On a observé des déclenchements d'avalanches par des personnes, des déclenchements à distance et un nombre accru d'avalanches spontanées. Les cycles d'avalanches numéro 2 du 21 au 26.12.2009 et numéro 3 du 30/31.12.2009 (cf. chapitre Activité avalancheuse, figure 20) ont été les conséquences de cette évolution. En raison de la longue persistance de vents changeant de direction, il était de plus en plus difficile de se faire une idée précise de la situation et de donner une évaluation pour les adeptes des sports de neige.

Début janvier, (cf. figure 12) le manteau neigeux renfermait jusqu'à 2400 m d'altitude plusieurs croûtes de regel ou de glace dues aux pluies intensives de décembre. C'est surtout sur le versant nord des Alpes que le manteau neigeux n'était pas mieux consolidé sur les pentes exposées au sud que sur les pentes exposées au nord (alors que c'est fréquemment le cas). La stabilité du manteau neigeux était moyenne tout comme sur le versant sud des Alpes. Les tests de stabilité donnaient généralement lieu à des ruptures dans les couches de neige soufflée et de neige fraîche proches de la surface. Des ruptures dans la neige ancienne étaient possibles, tout particulièrement en Valais et dans les Grisons. La stabilité y était faible sur une grande partie du territoire.

Les températures basses à partir de début janvier favorisaient une métamorphose constructive du manteau neigeux. Jusqu'à la mi-janvier, des croûtes et d'autres couches plus résistantes – comme par exemple les couches de neige soufflée – avaient plutôt tendance à s'ameublir. Etant donné que dans cette situation les ruptures pouvaient de moins en moins s'étendre, le danger d'avalanche a progressivement diminué. En revanche, le manteau neigeux était devenu plus fragile pour la neige fraîche et la neige soufflée. En d'autres termes, si de la neige fraîche ou de la neige soufflée se déposait sur le manteau relativement meuble de neige ancienne, ces couches pouvaient très facilement se décrocher. En Valais et dans les régions intra-alpines des Grisons, le manteau neigeux était – comme auparavant – plus fragile que sur le versant nord et le versant sud des Alpes (cf. figure 13). En janvier, il y a eu un important cycle d'avalanches à la fin du mois (cf. chapitre Activité avalancheuse, figure 20, cycle d'avalanches 4).

L'évolution décrite pour la mi-janvier s'est poursuivie jusque début février (cf. figure 14). Sur la crête principale des Alpes et dans le sud, la constitution du manteau neigeux était assez bonne en raison des fréquentes chutes de neige relativement importantes. Dans les autres régions, elle était généralement défavorable à cause des couches de base et intermédiaires meubles composées de cristaux anguleux et de cristaux en gobelets. A la fin du mois et au début du mois de février, des avalanches pouvaient se décrocher facilement aussi dans les couches relativement récentes de neige fraîche et de neige soufflée.

L'évolution défavorable du manteau neigeux sur une grande partie du territoire s'est également poursuivie jusqu'à la mi-février (cf. figure 15). En raison d'un temps froid, les couches superficielles de neige ont subi une métamorphose constructive et sont devenues meubles. Dans les régions du nord et les régions intra-alpines, le danger d'avalanche était par ailleurs déterminé par le manteau fragile de neige ancienne. Des avalanches de plaque de neige étaient encore déclenchées dans les couches relativement profondes de neige ancienne. A cet égard, les pentes exposées au sud étaient au moins aussi délicates que les pentes exposées au nord. Sur la crête principale des Alpes depuis la région du Gothard jusqu'en Haute-Engadine et au sud de ces régions, la constitution du manteau neigeux était en revanche relativement favorable. Des déclenchements d'avalanches étaient possibles surtout dans les couches superficielles de neige. En février, il y a eu cinq cycles d'avalanches relativement importants (cf. chapitre Activité avalancheuse, figure 20, cycles d'avalanches 5-9).

Au début mars (cf. figure 16), la constitution du manteau neigeux était encore – comme auparavant – la plus favorable sur le versant sud des Alpes. Sur le versant nord des Alpes, le manteau neigeux était fortement marqué par l'action du foehn de secteur sud et par la chaleur de la fin du mois de février. L'humidification avait progressé jusqu'à une altitude de 1800 m sur l'ouest du versant nord des Alpes et jusqu'à 1600 m sur l'est du versant nord des Alpes. A haute altitude, les couches plus profondes à grains anguleux étaient généralement recouvertes de couches de neige soufflée relativement épaisses et dures. C'est la raison pour laquelle le risque de déclenchement d'avalanches dans des couches fragiles plus profondes avait diminué. La situation était différente en Valais et dans les Grisons où le manteau neigeux était toujours fragile. Des avalanches ainsi que des ruptures lors de tests de stabilité pouvaient toujours être déclenchées avec une faible surcharge dans les couches superficielles de neige soufflée ou directement dans les couches plus profondes du manteau de neige ancienne. Dans le cas de ruptures dans la neige ancienne, les avalanches atteignaient fréquemment une ampleur moyenne. Le manteau neigeux était particulièrement fragile aux altitudes comprises entre la limite de boisement et 2500 m ainsi qu’aux expositions nord à est. La constitution fragile du manteau neigeux qui persistait déjà depuis la mi-décembre dans de grandes parties des Alpes suisses s’est prolongée jusqu’à la mi-mars (cf. figure 17). Dans toutes les régions, elle était très variable sur de petits espaces. Dans sa partie centrale et sa partie proche du sol, le manteau neigeux renfermait, sur une grande partie du territoire, des couches de neige meuble ayant subi une métamorphose constructive. Ces conditions étaient particulièrement marquées en dessous de 2800 m environ dans les régions intra-alpines du Valais et des Grisons ainsi que dans certaines régions de l’ouest et du centre du versant nord des Alpes. A certains endroits, les skis s’enfonçaient jusque sur le sol. C’est surtout dans ces régions que des déclenchements étaient possibles lors des tests du bloc de glissement – avec des degrés de charge relativement élevés; mais on observait aussi localement des déclenchements d'avalanches dans les couches profondes du manteau neigeux. Même si les endroits dangereux étaient peu répandus, les avalanches déclenchées atteignaient parfois une ampleur moyenne. Sur l’est du versant nord des Alpes et de manière générale sur les pentes souvent empruntées, la consolidation du manteau neigeux était un peu meilleure.
Dans la seconde moitié du mois de mars, les températures étaient printanières. Le premier cycle important d’avalanches de neige mouillée (cf. chapitre Activité avalancheuse, figure 20, cycle d'avalanches 10) a duré du 19 au 23 mars.

Début avril: Les températures douces au cours de la seconde moitié du mois de mars ont nettement réchauffé le manteau neigeux. Celui-ci était humide et fragile en dessous de 2700 m environ sur les pentes exposées au sud et en dessous de 2400 m environ sur les pentes exposées au nord. Plus particulièrement dans les régions intra-alpines, les couches profondes et moyennes du manteau neigeux se composaient encore de grands cristaux anguleux, comme c'était déjà le cas précédemment sur une grande partie du territoire. Au-dessus de cela, il y avait les couches de neige fraîche de la fin mars et de début avril qui avaient été déposées à nouveau sous des conditions de froid hivernal. C’est surtout dans les régions intra-alpines des Grisons que de nombreuses avalanches de taille moyenne ont été déclenchées début avril (cf. chapitre Activité avalancheuse, figure 20, cycle d'avalanches 11). Le manteau neigeux était essentiellement fragile surtout en dessous de 2800 m. Dans les autres régions, la stabilité du manteau neigeux pouvait être considérée largement comme moyenne (cf. figure 18). Deux vagues de précipitations sur le versant sud des Alpes ont donné lieu à une activité avalancheuse accrue (cf. chapitre Activité avalancheuse, figure 20, cycle d'avalanches 12).


Mi-avril:
Au cours de la courte phase chaude du 7 au 9 avril, l’humidification du manteau neigeux n’a été que brièvement réactivée. Avec les températures plus fraîches qui suivirent et le temps caractérisé par un réchauffement en cours de journée, les randonneurs bénéficiaient de belles conditions printanières. Les pentes exposées au sud étaient recouvertes jusqu’à 2800 m environ d’une croûte portante qui ne se ramollissait que superficiellement en cours de journée. Sur les pentes exposées au nord-est et au nord-ouest, une croûte cassante se formait à haute altitude en raison de l’humidification encore faible. Aux altitudes moyennes, le manteau neigeux gelait également à ces expositions offrant une portance suffisante et un plaisir de tout premier plan dans la neige gros sel. Sur les pentes exposées au nord, la neige était en partie encore poudreuse au-dessus de 2300 m environ.
Plus particulièrement sur les pentes exposées au nord, la constitution du manteau neigeux était encore parfois fragile, surtout dans les régions intra-alpines du Valais et des Grisons à une altitude comprise entre 2200 m et 2800 m. En dépit de la constitution défavorable du manteau neigeux, les blocs de glissement ne se décrochaient généralement lors de test que sous une surcharge relativement importante (cf. figure 19). Plusieurs informations émanant du terrain indiquaient que le manteau neigeux était mieux consolidé en haute montagne.
Suite à la montée de l’isotherme zéro degré à plus de 3000 m, il y a eu une recrudescence des avalanches de neige mouillée de taille moyenne (cf. chapitre Activité avalancheuse, figure 20, cycle d'avalanches 13).

Mai

Sur une grande partie du territoire, la neige fraîche de début mai est tombée sur de la neige ancienne mouillée et très molle. Le manteau neigeux était entièrement humidifié et isotherme zéro degré en dessous de 3400 m environ sur les pentes exposées au sud et en dessous de 2600 m environ sur les pentes exposées au nord. En haute montagne, les conditions correspondaient à une situation de plein hiver. En raison de la persistance des précipitations au mois de mai, une très bonne situation neigeuse s’est développée surtout en haute montagne. Le danger d’avalanche de neige sèche était cependant accru en haute montagne suite aux différentes chutes de neige. Le danger d'avalanche de neige mouillée a diminué au cours de la seconde moitié du mois de mai parce qu'à moyenne altitude, de nombreuses zones d’accumulation de neige s’était déjà purgées et à cause de la fonte générale de la neige. En dessous de 2500 m environ, la neige fraîche ne persistait pas longtemps et la fonte totale progressait en dépit des fréquentes chutes de neige.

 

Activité avalancheuse

Cycles d'avalanches remarquables

Les départs d’avalanches dépendent de différents facteurs: la stabilité du manteau neigeux qui varie au fil du temps, la neige fraîche, le vent, les fluctuations de températures, les surcharges sur le manteau neigeux provoquées par des personnes ou des opérations de minage, etc. Cela explique pourquoi l’activité avalancheuse varie d’un jour à l’autre comme le montre clairement la figure 20. Les périodes les plus remarquables de l’hiver 2009/10 ont été numérotées et décrites ci-après. Conformément à la situation neigeuse, on a signalé au cours de cet hiver moins de grandes avalanches, mais en revanche davantage de petites avalanches qu’au cours des hivers antérieurs. Ceci est également confirmé par l’indice d'activité avalancheuse qui, pour l’hiver décrit, atteint en comparaison des valeurs plus basses, y compris pendant les phases relativement actives. La plupart des avalanches se sont déclenchées entre le 21 et le 26 décembre (avalanches de neige sèche et de neige mouillée) et entre le 19 et le 23 mars (surtout avalanches de neige mouillée).

Octobre: Les premières avalanches ont eu lieu dans la seconde moitié d’octobre. Après les quantités relativement importantes de neige fraîche tombées sur un sol nu et chaud, il y a eu les premières avalanches de glissement, puis, après l’action du vent, les premières petites avalanches de plaque de neige. Des bulletins d'avalanches liés à la situation ont été diffusés les 11, 15, 20 et 26 octobre. (1): Même si fin novembre / début décembre, on a signalé des avalanches spontanées d’ampleur moyenne, l’activité avalancheuse rapportée était nettement inférieure aux attentes. Des avalanches se sont toutefois produites à des altitudes qui, à cette période, font encore l’objet de peu d’observation, de sorte que l’activité avalancheuse est à peine documentée. Pour la première fois au cours de l'hiver 2009/10, le bulletin d'avalanches du 1er décembre faisait état d’un degré de danger 4 (fort) – pour l’ensemble du versant sud des Alpes et des régions avoisinantes de la crête principale des Alpes ainsi que pour le centre des Grisons. Jusqu’à la fin de l’hiver, le degré danger 4 (fort) n’a par la suite plus été utilisé pour un espace aussi étendu qu’au cours de cette journée du 1er décembre. Après une publication sporadique du bulletin d'avalanches en novembre, la diffusion quotidienne du bulletin d'avalanches a commencé le 27 novembre. (2): Du 21 au 26.12.2009: La neige fraîche tombée pendant la seconde moitié de décembre s’était largement déposée sur un manteau fragile de neige ancienne. Ces conditions ont donné lieu au deuxième cycle important d’avalanches de l’hiver 2009/10. Il concernait surtout le Valais, le versant sud des Alpes et l’Engadine. L’activité avalancheuse était très élevée le 25 décembre, tout particulièrement en Engadine. De nombreux barrages routiers ont été installés, mais il n’y a pas eu de dégâts importants. En raison de la pluie jusqu’à haute altitude, les avalanches qui s’étaient décrochées dans la neige sèche ont été freinées dans la neige mouillée en dessous de 2000 m environ. Dans le bulletin d'avalanches, les régions du versant sud des Alpes et d’Engadine se sont vu attribuer un degré 4 (fort). (3): Les 30 et 31.12.2009: Le cycle (3) concernait surtout le Bas-Valais. Des précipitations abondantes et un vent fort à tempétueux de secteur ouest ont donné lieu à des départs spontanés d’avalanches. En dessous de 2000 m environ, la neige était humide. (4): Du 29 au 31.01.2010: Ce cycle d’avalanche concernait surtout le versant nord des Alpes, y compris les Préalpes et le Jura. Le samedi 30 janvier, un grand nombre d’avalanches généralement petites ou moyennes se sont déclenchées. Les déclenchements étaient en partie spontanés et en partie provoqués artificiellement par les services de sécurité avec de très bons résultats. Dans le Linthal, GL, une avalanche spontanée était descendue jusque dans le fond de la vallée, mais heureusement sans provoquer de dommages. Le dimanche 31 janvier, de nombreuses avalanches ont été déclenchées par des personnes. (5): Du 02 au 04.02.2010: La neige fraîche, un vent fort et une hausse des températures ont à nouveau donné lieu à la formation de nouvelles accumulations fragiles de neige soufflée surtout sur le versant nord des Alpes. Des avalanches atteignant dans certains cas également une grande ampleur se sont déclenchées spontanément. Avec la hausse des températures, une partie des avalanches a été classée comme avalanches „de neige humide“. (6): Du 06 au 08.02.2010: La constitution défavorable du manteau neigeux, de nouvelles chutes de neige et de la neige soufflée fraîche ont donné lieu, pour la troisième fois en peu de temps, à une activité avalancheuse accrue. De plus, un temps hivernal ensoleillé a attiré les 7 et 8 février de nombreux adeptes des sports de neige dans les zones de hors-piste, ce qui s’est traduit par cette situation avalancheuse délicate et 21 avalanches dues à des personnes et impliquant au total 34 personnes. 10 de ces personnes ont été blessées, l’une d’entre elles a perdue la vie. Au cours de cet hiver 2009/10, il n’y a pas eu d’autre épisode avec autant d’avalanches impliquant des personnes en l’espace de trois jours. La plupart des avalanches avaient été déclenchées par des adeptes des sports de neige ou par des opérations de minage. Il y a eu cependant aussi des avalanches spontanées atteignant une ampleur moyenne. De grandes avalanches descendant jusque dans les vallées n’ont pas été observées. Cette activité avalancheuse élevée concernait à nouveau le versant nord des Alpes, mais plus particulièrement aussi le Valais et les Grisons. Le manteau fragile de neige ancienne y était pour la première fois recouvert de suffisamment de couches (différentes) de neige fraîche propices au décrochement. Des signes de risque très élevé de déclenchement d'avalanche tels que des bruits sourds, des avalanches spontanées, des déclenchements à distance, des fissures et des accumulations fraîches de neige soufflée étaient facilement reconnaissables dans de nombreuses régions pour un œil ou une oreille expérimentée. (7): Le 18.02.2010: Suite à la combinaison d’un „manteau neigeux fragile“, de „neige soufflée due à un foehn temporairement fort de secteur sud et à de la neige fraîche dans le sud“ ainsi qu'à „un net réchauffement (advection et soleil)“, des avalanches petites et moyennes de neige humide se sont déclenchées le 18 février en dessous de 2000 m environ dans toutes les régions. (8): Du 20 au 22.02.2010: Cette activité avalancheuse était également due essentiellement à la constitution défavorable du manteau neigeux. Comme autres ingrédients, sur une grande partie du territoire, il y avait de 10 à 30 cm de neige fraîche et du vent modéré soufflant d’abord de secteur nord, puis ensuite de secteur sud – et un week-end de vacances ensoleillé. Les régions les plus touchées par les avalanches étaient les Grisons et le 22 février également le Bas-Valais. (9): Du 26 au 28.02.2010: Les chutes de neige dans toutes les régions et une phase intensive de transport de neige avec un foehn de secteur sud soufflant temporairement avec la force d’un ouragan combinées à une constitution défavorable du manteau neigeux ont donné lieu à un nombre accru d’avalanches spontanées d’ampleur moyenne. Cela concernait surtout le Bas-Valais et les Grisons. Dans l'ouest, il y a eu également de grandes avalanches localement. Sur le versant nord des Alpes, il y avait davantage d’avalanches de neige humide et de neige mouillée. Dans l'ouest, le danger d'avalanche a été évalué au degré 4 (fort) les 26 et 28 février dans certaines régions. (10): Du 19 au 23 mars 2010: Entre le 16 et le 17 mars, la température a nettement augmenté. Elle est ensuite restée printanière. Ces conditions ont donné lieu, à partir du 19 mars, à une activité élevée d'avalanches de neige mouillée. L'isotherme zéro degré se situait en moyenne à 2500 m. L'activité d'avalanches de neige mouillée consécutive à la hausse des températures a commencé dans l'ouest, puis dans le nord et l'est, et enfin dans le sud. En raison des nuits couvertes ou de la pluie jusqu’à haute altitude (2600 m), des avalanches de neige mouillée se sont déclenchées à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. Le 21 mars, le danger d’avalanche de neige mouillée était fort (degré 4) dans l’extrême ouest du Bas-Valais. (11): Le 02.04.2010: Dans toute la Suisse, le vendredi saint était la journée la plus ensoleillée de la période de Pâques. Les conditions étaient hivernales. De nombreuses avalanches parfois impressionnantes se décrochant jusque dans les couches profondes du manteau neigeux ont été déclenchées par des personnes surtout dans les régions intra-alpines des Grisons. Les chutes de neige répétées de fin mars et début avril qui, dans cette région, étaient à chaque fois peu abondantes se sont additionnées et elles se sont de plus en plus consolidées sous forme de „plaques“ pouvant transmettre les tensions. Plus en profondeur, le manteau neigeux renfermait encore des couches fragiles surtout sur les pentes exposées au nord. (12): Les 05 et 06.04.2010: Bien que dans les régions les plus touchées, les précipitations du 3 au 5 avril aient donné à des avalanches dans les couloirs habituels, l’activité avalancheuse observée était restée globalement faible. On peut supposer, d’une part, que certaines avalanches n’ont pas pu être observées et que, d’autre part, dans les régions du sud, le manteau neigeux a pu résister aux surcharges. Entre autres, parce que la formation de neige soufflée était faible. A la suite d’un réchauffement sensible les 5 et 6 avril, avec la montée de l’isotherme zéro degré aux alentours de 3000 m, les avalanches du 6 avril étaient pour la plupart des avalanches de neige humide ou mouillée, plus particulièrement sur les pentes exposées au sud. Sur les pentes exposées au nord dans le nord et le centre des Grisons, plusieurs avalanches de taille moyenne se sont déclenchées spontanément. (13): Du 23 au 25.04.2010: Après une hausse lente des températures au cours de la seconde moitié du mois d’avril, l'isotherme zéro degré atteignait à partir du 24 avril, pour la première fois au cours de ce printemps, l’altitude de 3000 m et plus. Il faisait particulièrement doux pour la saison. De nombreuses avalanches d’ampleur moyennes se sont déclenchées. Etant donné que les hauteurs de neige étaient inférieures aux valeurs moyennes, la masse de neige était cependant généralement insuffisante pour de grandes avalanches. La plupart des avalanches se sont produites sur des pentes exposées au nord et à l’est dans le Valais et dans les Grisons. Sur les pentes exposées à l’est, les décrochements se sont en partie produits au-dessus de 3000 m, et sur les pentes exposées au nord, les altitudes des zones de rupture sont montées d’environ 2200 m à environ 2700 m.

Mai:

Au cours de la première moitié du mois de mai, des avalanches relativement grandes ont été signalées au Service des avalanches dans les régions du sud touchées par des précipitations abondantes. C’est ainsi que dans la vallée de la Saas, deux avalanches sont descendues jusqu’à 1500 m environ. Etant donné que la limite des chutes de neige était généralement relativement élevée et que la neige avait déjà entièrement disparu dans de nombreux couloirs d’avalanches, ces avalanches n’étaient pas exceptionnellement grandes et ne sont pas descendues très bas. Dans le Bleniotal également, on a observé une avalanche relativement grande. Au-dessus de 2500 m environ, il y a eu de nombreuses petites et moyennes avalanches.
Une autre augmentation sensible du danger d'avalanche est intervenue à la fin du mois en raison de chutes de neige abondantes et d’un vent fort. Il n'est cependant pas possible de donner des indications plus précises sur l’activité avalancheuse parce que l’on dispose de trop peu d’observations. Le dernier bulletin d'avalanches quotidien a été diffusé le 10 mai. Plusieurs bulletins d'avalanches ont encore été diffusés sporadiquement jusqu’au 31 mai.

Degrés de danger

Comme le montre la figure 21, le degré de danger 4 (fort) a fait l’objet de prévisions pendant 8 journées. Le 1er décembre, cela concernait l’ensemble du versant sud des Alpes, y compris les régions avoisinantes au nord. Dans les autres cas, seules quelques régions étaient concernées. Comme l'indique la figure 22, le degré de danger 4 (fort) a été moins souvent utilisé que dans la moyenne pluriannuelle et le degré de danger 5 (très fort) n’a jamais été utilisé. Ceci équivaut fondamentalement à l’énumération décrite précédemment dans le chapitre "Activité avalancheuse", selon laquelle les grandes avalanches étaient plus rares et les petites avalanches plus fréquentes qu’au cours des hivers précédents. La plupart des services d’avalanches locaux se réjouissent d’un hiver 2009/10 moins délicat et coûteux que d’autres hivers.
La situation était différente pour les adeptes des sports de neige. C’est surtout parce qu'il n’y a pas eu de phase prolongée d’accalmie météorologique en plein hiver qu'il n’y a pas eu non plus pendant la même période de phase relativement longue avec un faible danger d'avalanche (degré 1). Les phases les plus favorables avec un faible danger d'avalanche dans certaines régions ont duré du 13 au 20 décembre (faible danger d'avalanche uniquement le long des Préalpes et dans certaines parties du Tessin), du 20 au 27 janvier, du 16 au 20 mars (certaines parties du Tessin) et du 23 au 25 mars (le long des Préalpes et dans certaines parties du Tessin). A partir du 9 avril et jusqu’à la fin du mois, le danger d'avalanche était faible le matin sur une grande partie du territoire, mais avec le réchauffement en cours de journée, le danger d’avalanches de neige mouillée augmentait à chaque fois jusqu’au degré limité (degré 2) ou marqué (degré 3) (cf. graphique du bas de la figure 21). Une augmentation du danger d'avalanche d’un ou deux degrés en raison du réchauffement en cours de journée s’était déjà produite dans la seconde moitié du mois de mars. C’était la première fois avec un net réchauffement à la mi-mars.
Un degré de danger limité (degré 2) et marqué (degré 3) a été utilisé plus ou moins dans les mêmes proportions, de sorte que le degré 3 était relativement fréquent. La constitution généralement défavorable du manteau neigeux (cf. chapitre "Évolution de la stabilité du manteau neigeux") est à l’origine de cette situation.

Comme le montre la répartition des degrés de danger (cf. figures 22 et 23), l’hiver 2009/10 était un peu plus dangereux qu’un hiver qui correspond à la moyenne pluriannuelle.

Bulletins d'avalanches

Pendant l'année hydrologique 2010, 190 bulletins d'avalanches nationaux ont été diffusés (situation à fin juin 2010). Parmi ceux-ci, 165 étaient des bulletins d'avalanches quotidiens diffusés entre le 27.11.2009 et le 10.05.2010. Les 25 autres bulletins d'avalanches ont été diffusés sporadiquement au cours du premier et du dernier mois de l'hiver ou en fonction de la situation au cours du mois de juin 2010. Pour sept régions, 128 bulletins d'avalanches régionaux ont été diffusés entre le 04.12.2009 et le 11.04.2010.

Tableau 1: Dates de diffusion des bulletins d'avalanches au cours de l'hiver 2009/10

Type de bulletins d'avalanches Date de diffusion
Bulletins d'avalanches en fonction de la situation – Automne 2009 11, 15, 20 et 26.10.2009
Bulletins d'avalanches sporadiques en période préhivernale 2009 03 au 26.11.2009
Premier bulletin d'avalanches quotidien 27.11.2009
Premier bulletin d'avalanches régional 04.12.2009
Dernier bulletin d'avalanches régional 11.04.2010
Dernier bulletin d'avalanches quotidien 10.05.2009
Bulletins d'avalanches sporadiques en fin de saison hivernale 11 au 31.05 2010
Bulletins d'avalanches en fonction de la situation – Eté 2010 18 et 21.06.2010

Été (juin à septembre 2010)

Les périodes remarquables en ce qui concerne la situation neigeuse et avalancheuse entre juin et septembre, selon la numérotation de la figure 24, sont décrites brièvement ci-après:

1: Conditions nettement hivernales au cours de la période de chaleur estivale en juin

  • Le 5 juin, après une hausse marquée des températures, l’isotherme zéro degré se situait pour la première fois cette année aux alentours de 4000 m.
  • Le 6 juin le dernier accident mortel d’avalanche de l’année hydrologique 2009/10 c’est passé.
  • Du 16 au 20 juin, les températures ont diminué sensiblement et l’isotherme zéro degré est tombée nettement en dessous de 3000 m. Le 20 juin, il a neigé temporairement à partir de 1500 m. Au-dessus de 2200 à 2500 m environ, quelque 10 à 30 cm de neige et localement même davantage sont tombés entre le 18 et le 21 juin, sur le centre et l’est du versant nord des Alpes ainsi que dans les Grisons. Sur l’ouest du versant nord des Alpes, l’apport de neige était de 10 à 20 cm; ailleurs, il était inférieur à 10 cm.
  • Les 18 et 21 juin, un bulletin d’avalanches lié à la situation a été publié.
  • Par la suite, on en est revenu à des conditions de plein été.


2: Après des températures de plein été, net refroidissement à la fin du mois de juillet

  • Le 3 juillet, la dernière station comparative – la plus élevée du réseau de mesure du SLF (Weissfluhjoch, 2540 m, Davos, GR) – était également sans neige. Cette date ne se situe qu’un peu plus tôt que la moyenne pluriannuelle (7 juillet).
  • L’isotherme zéro degré a atteint son niveau le plus élevé au cours du premier tiers du mois du juillet.
  • Un front froid suivi d’une situation de barrage météorologique côté nord-ouest a apporté des quantités considérables de précipitations entre le 23 et 25 juillet, surtout sur le centre et l’est du versant nord des Alpes, ces précipitations étant cependant tombées essentiellement sous forme de pluie. En haute montagne, les quantités de neige fraîche étaient estimées aux valeurs suivantes: sur le versant nord des Alpes à l’est de la Reuss, de 30 à 50 cm; dans l’Oberland bernois et le nord des Grisons, de 10 à 30 cm; ailleurs, moins de 10 cm sur une grande partie du territoire. Il n’a pratiquement pas neigé sur le versant sud des Alpes.
  • Les 27 et 30 juillet, il a à nouveau neigé à partir de 2200 m surtout dans l’est.
  • En raison des chutes de neige répétées dans les hautes montagnes de ces régions en l’espace d’une semaine et des quantités considérables de précipitations, le SLF a mis en garde contre un danger accru d’avalanche dans le bulletin d’avalanches diffusé le 28 juillet.


3: Nouvel épisode de conditions hivernales début août

  • En haute montagne, il a neigé les 5 et 6 août, avec de 30 à 50 cm de neige sur une grande partie de territoire. Les précipitations les plus abondantes atteignant 90 cm de neige concernaient surtout l’est du versant nord des Alpes. A mesure que l’on se dirigeait vers l’ouest et surtout en Valais, les quantités de précipitations étaient nettement plus faibles. La limite des chutes de neige est descendue de 2700 m à 2200 m.
  • En haute montagne, la neige s’est déposée sur un manteau neigeux partiellement continu datant des périodes précédentes de précipitations. Le 5 août, un bulletin d’avalanches a par conséquent été diffusé.


4: A nouveau des quantités considérables de neige fraîche en haute montagne

  • Du 12 août au 16 août, il y a eu à nouveau des précipitations temporairement intensives. La limite des chutes de neige est descendue de plus de 3000 m au début à environ 2200 m. Au total, quelque 80 à 120 cm de neige sont tombés sur le versant nord des Alpes à l’est de la Reuss, dans le Tessin et dans de grandes parties des Grisons, et généralement de 50 à 80 cm ailleurs. Ces quantités de neige n’ont toutefois été atteintes qu’au-dessus de 3500 m environ où les températures pendant tout cet épisode étaient inférieures à zéro degré. Le vent était généralement modéré et a transporté la neige en haute montagne. Plusieurs avalanches ont été signalées plus particulièrement dans la région de Saas Fee – Zermatt. Le 16 août, un bulletin d’avalanches a été diffusé.


5: Troisième épisode de conditions hivernales en août dans le nord-est avec de la neige au-dessus de 1400 m

  • Après une brève phase estivale, une nouvelle chute des températures est intervenue à partir du 27 août, et la limite des chutes de neige est descendue progressivement pour atteindre le 30 août 1400 m. Entre le 30 et le 31 août, quelque 40 à 60 cm de neige sont tombés dans l’est au-dessus de 2200 m environ; les quantités de neige fraîche étaient nettement plus faibles à mesure que l’on se dirigeait vers l’ouest. Dans le sud et en Valais, le temps est resté essentiellement sec. Le 29 août, un nouveau bulletin d’avalanches a été diffusé.


6: Début septembre, à nouveau un peu de neige fraîche à partir de 2400 m

  • Au cours de la première semaine de septembre, la neige a de nouveau entièrement fondu aux altitudes élevées. Ce n’est que dans les couloirs et les cuvettes raides exposées au nord au-dessus de 2500 m environ ainsi qu’en haute montagne, où il y avait déjà un manteau neigeux continu surtout dans le nord et dans l’est, que la neige a persisté.
  • Au cours de cette période de précipitations de quatre jours, les quantités approximatives suivantes de neige fraîche sont tombées d’abord dans le sud puis dans le nord: sur la crête principale des Alpes depuis le Monte Rosa jusque dans le Valle Bregaglia, de 20 à 30 cm, localement 50 cm au-dessus de 3200 m environ; dans le centre et sur l’est du versant nord des Alpes ainsi que dans le nord des Grisons, de 10 à 20 cm au-dessus de 2500 m environ. Le 7 septembre, un bulletin d’avalanches a été diffusé, mais dans le nord, les quantités de neige fraîche étaient nettement inférieures aux prévisions.


7: Conditions hivernales en montagne également à la fin du mois de septembre

  • Jusqu’au 23 septembre, le temps était variable et les températures correspondaient généralement à celles qui prévalent à la fin de l’été. Aux altitudes élevées, le manteau neigeux avait entièrement fondu. Ce n’est que sur les pentes exposées au nord qu’il y avait encore un mince manteau neigeux ou des tâches de neige.
  • Du 24 au 27 septembre, de 30 à 50 cm de neige sont tombés dans les régions allant de l’est de l’Oberland bernois en direction du Liechtenstein ainsi que sur la crête principale des Alpes depuis la région du Rheinwald jusque dans la région de la Bernina au-dessus de 2500 m, et de 20 à 30 cm dans une grande partie des autres régions. La limite des chutes de neige était descendue, comme précédemment le 20 juin, à environ 1500 m. La situation a été décrite dans les bulletins d’avalanches des 24 et 26 septembre.

Flash hiver (Edition 11 mai 2010)

L’hiver 2009/10 était marqué par des températures basses, des hauteurs de neige inférieures aux valeurs moyennes et une constitution fragile du manteau neigeux. Pour les adeptes des sports d’hiver, il était dès lors plus délicat qu’un hiver normal. Avec 28 tués, le nombre de victimes d’avalanches dépasse la moyenne pluriannuelle de 25.

Evolution de l'hiver

Dès le deuxième tiers du mois d’octobre, une première offensive de l’hiver a eu lieu. La limite des chutes de neige se situait temporairement entre 700 et 900 m. La neige est tombée au cours de trois périodes de précipitations. Les chutes de neige étaient les plus abondantes sur le centre et l’est du versant nord des Alpes où elles atteignaient 50 à 80 cm. Le manteau neigeux était par conséquent très épais pour la saison dans ces régions. Un foehn de secteur sud avait donné lieu à la formation d’accumulations de neige soufflée susceptibles de se décrocher facilement et l’on pouvait déjà observer de premières avalanches relativement petites de plaque de neige. Par ailleurs, une activité intense d'avalanches de glissement caractérisait les régions du nord-est où la neige était abondante. Au cours du dernier tiers du mois d’octobre, le temps était très doux et le manteau neigeux s’était à nouveau retiré jusqu’au-dessus de la limite de la forêt.

Après une chute sensible des températures début novembre, il y a eu sans cesse de faibles chutes de neige au cours du premier tiers du mois avec un temps variable. Un mince manteau neigeux se formait dans toutes les régions. En raison des basses températures, la neige se métamorphosait en formes défavorables à grains anguleux. Le deuxième tiers du mois était à nouveau très doux. L'isotherme zéro degré se situait entre 2500 m et 3000 m, ce qui correspondait à un niveau élevé pour la saison. A la mi-octobre, il y avait peu de neige par rapport à la moyenne pluriannuelle. Au cours du troisième tiers du mois, les températures ont baissé et il y a eu des chutes de neige répétées. A la fin du mois de novembre, une situation de barrage météorologique côté sud s’est installée. Elle était très intensive et a apporté au niveau de plusieurs stations les deuxièmes valeurs les plus élevées de neige fraîche tombée en 24 et 48 heures (exemples de sommes de neige fraîche en 24 h: Andermatt (UR, 1440 m) 90 cm (récurrence moyenne: 40 ans), Sedrun (GR, 1420 m) 82 cm (récurrence moyenne: 20 ans), Obersaxen (GR, 1420 m) 80 cm (récurrence moyenne: 35 ans) / exemples de sommes de neige fraîche en 48 h: San Bernardino (GR, 1640 m) 132 cm (récurrence moyenne: 30 ans), Nante, Leventina supérieure (TI, 1412 m) 131 cm (récurrence moyenne: 15 ans)). Parallèlement, il s’agit également de la seule période de précipitations de l’hiver 2009/10 avec des sommes de neige fraîche de plus d’un mètre en trois jours. Dans les vallées de la Maggia, dans le Val Bedretto et dans la Leventina supérieure, l’apport de neige jusqu’à la fin de cette période de précipitations, le 1er décembre, était le plus important avec 120 à 140 cm de neige fraîche. Dans les parties occidentales du Bas-Valais, dans les Alpes vaudoises et fribourgeoises ainsi que dans le nord des Grisons et en Basse-Engadine, l’apport de neige était le plus faible avec 30 à 50 cm. Dans le Jura également, un mince manteau neigeux avait recouvert le sol pendant près d’une semaine. La liaison des quantités importantes de neige fraîche à la neige ancienne anguleuse du début du mois était mauvaise. Pour le versant sud des Alpes et les régions avoisinantes au nord, le danger d’avalanche était estimé au degré 4 (fort) – pour la première fois au cours de l’hiver 2009/10 et la seule fois sur une zone aussi étendue.

En décembre, le temps était variable avec des chutes de neige répétées. Les températures fluctuaient fortement. A diverses reprises, il a plu jusqu’à haute altitude (au-dessus de 2000 m environ). Tout au long de ce mois, les températures y étaient néanmoins inférieures à la normale. Dans la plupart des régions, les hauteurs de neige atteignaient à haute altitude des valeurs supérieures aux moyennes saisonnières. Le versant sud des Alpes était tout particulièrement bien enneigé avec deux à trois fois les quantités habituelles de neige. Après des chutes de pluie ou de neige généralement peu abondantes tout particulièrement dans le nord pendant la première moitié du mois, les trois périodes de précipitations les plus intensives concernaient le sud et l’ouest au cours de la seconde moitié du mois. C’est ainsi que du 21 au 23 décembre, l’ouest du Bas-Valais, le Tessin, la Haute-Engadine au sud de l'Inn et les vallées du sud des Grisons avaient reçu le plus de neige avec des hauteurs allant de 30 à 50 cm. Du 23 au 25 décembre, quelque 40 à 70 cm de neige étaient encore tombés dans les mêmes régions. Du 28 au 31 décembre, ce fut au tour de la partie la plus occidentale du Bas-Valais de recevoir plus de 80 cm de neige fraîche. Le jour de Noël et à la fin du mois, la limite des chutes de neige se situait temporairement à des altitudes allant jusqu’à 2500 m. De nombreuses avalanches spontanées se sont déclenchées dans les régions touchées par les précipitations. L’activité avalancheuse était particulièrement marquée en Engadine, où une grande partie des grands bassins d’avalanche ont été purgés par des avalanches relativement volumineuses. Elles étaient toutefois restées dans les trajectoires habituelles et n'avaient guère provoqué de dégâts. Etant donné que les cols menant en Engadine ainsi que la ligne de l'Albula/Bernina des Chemins de fer rhétiques (RhB) avaient été fermés pour des raisons de sécurité, la surcharge de la ligne de la Vereina avait donné lieu à des kilomètres de bouchons dans le Prättigau.
Le premier week-end du mois de décembre, il y avait suffisamment de neige dans de nombreuses régions pour les randonnées à ski et la pratique du freeride. Une grande partie du Plateau central avait également été recouverte d'un manteau neigeux pendant plusieurs jours au mois de décembre. La situation avalancheuse présentait de nombreux visages différents en raison de la couche de base fragile du manteau neigeux, de l'humification de la neige (par la pluie) aux altitudes moyennes ainsi que de la neige fraîche et de la neige soufflée. Sous l’influence du vent et de la neige fraîche, la situation avalancheuse a ensuite évolué de manière très délicate, mais cette évolution était apparente et bien reconnaissable.

Tout comme le mois de décembre, le mois de janvier était plus froid que d’habitude. Même si les chutes de neige étaient fréquentes, elles étaient généralement peu abondantes. Janvier 2010 était plus sec que la moyenne des mois de janvier. Les hauteurs de neige sur le versant nord des Alpes et dans le nord des Grisons étaient largement inférieures aux données moyennes. Dans les autres régions, elles correspondaient aux moyennes pluriannuelles ou étaient même supérieures, comme dans le nord du Tessin, en Engadine et dans les vallées du sud des Grisons. Entre le 8 et le 10 janvier, jusqu’à 50 cm de neige sont tombés sur le versant sud des Alpes. Le phénomène de précipitations les plus abondantes se situait entre le 27 janvier et 1er février. Dans les régions à l'est de la Reuss, on a enregistré jusqu’à 110 cm de neige fraîche. Sur le reste du versant nord des Alpes, l’apport de neige était de 50 à 80 cm, y compris dans les Préalpes. Dans le Jura, on enregistrait 30 à 40 cm de neige fraîche et sur le Plateau central de 10 à 30 cm, après que tout au long du mois il avait neigé à diverses reprises jusqu’à basse altitude.
La constitution défavorable du manteau neigeux, les chutes de neige répétées et le vent influençaient le danger d'avalanche. A l’échelle de l’ensemble des Alpes suisses, le danger d'avalanche a diminué au cours de ce mois. La situation était la plus favorable entre le 20 et le 27 janvier, avec un danger d'avalanche faible ou limité. L’activité avalancheuse était peu importante et se limitait largement à des déclenchements provoqués par des personnes. Pour les adeptes des sports de neige, les conditions étaient souvent délicates et même temporairement trompeuses. Lors de la période de précipitations à la fin du mois, un nombre accru d’avalanches spontanées se sont produites. Cela concernait également les altitudes moyennes et les régions situées le long des Préalpes du nord.

Le mois de février était également plus froid et plus sec que la normale. Au cours de ce mois également, les précipitations étaient essentiellement peu intensives. Les hauteurs de neige étaient majoritairement inférieures aux valeurs moyennes sauf en Haute-Engadine et dans les vallées du sud des Grisons. Au mois de février également, il n’y a pas eu de période prolongée de beau temps. La météo était changeante et dominée par plusieurs situations caractérisées par des vents de secteur sud avec des tempêtes de foehn dans le nord. Les trois premiers week-ends étaient cependant essentiellement ensoleillés. A diverses reprises, de la neige fraîche et de la neige soufflée s’étaient déposées sur des couches instables, de sorte que le danger d'avalanche restait accru pendant pratiquement tout le mois. Ce n’est que pour une seule journée (17 février) qu’il était possible de prévoir pour l’ensemble des Alpes suisses un danger limité d'avalanche – pour le reste du mois, il a fallu mettre en garde contre un danger limité et marqué et même pour deux journées à la fin du mois, contre un fort danger d'avalanche. A plusieurs reprises, l’activité avalancheuse était accrue. Il était essentiellement question d’avalanches spontanées ou d’avalanches déclenchées artificiellement (par minage ou par des personnes) et ayant une ampleur moyenne. Les grandes avalanches constituaient des exceptions. En raison de la situation avalancheuse délicate, de la période de vacances et des trois week-ends avec un temps ensoleillé, le risque d’accidents d'avalanche était élevé. Cela explique pourquoi c’est en février que ce sont produits la plupart des accidents mortels d'avalanche.

Les températures trop froides ont persisté jusqu’à la mi-mars. Jusqu’à cette date, les précipitations étaient peu abondantes, sauf le 6 mars lorsqu'en un jour jusqu’à 50 cm de neige sont tombés le long des Préalpes. Avec une hausse sensible des températures de 10 degrés du 16 au 17 mars, la situation de plein hiver s’est pour la première fois transformée en une situation de printemps. Favorisée par la constitution fragile du manteau neigeux sur une grande partie du territoire, ce réchauffement a déclenché, avec un retard de deux jours et avec le concours de la pluie jusqu’à des altitudes d’environ 2600 m, une période d’intense activité d'avalanches de neige mouillée. Cette période a duré du 19 au 23 mars. C'était la période avalancheuse la plus active de l’hiver 2009/10. Les avalanches de neige mouillée se sont déclenchées surtout sur les pentes exposées à l'est, au sud et à l’ouest en dessous de 2500 m environ. Les pentes exposées au nord étaient encore froides et dès lors pas encore „mûres“. Au cours de la seconde moitié du mois de mars, la période prolongée de températures basses a pris fin. Par ailleurs, trois phases immédiatement successives de précipitations intensives avec une baisse constante de la limite des chutes de neige caractérisaient cette période. Au total, de 80 à 120 cm de neige sont tombés au-dessus de 2500 m dans les régions allant de la vallée de la Saas jusque dans le nord du Tessin; dans une grande partie des autres régions, l’apport de neige était de 30 à 80 cm. Cette neige fraîche n’a cependant pas changé la situation selon laquelle les hauteurs de neige en mars étaient dans la plupart des régions inférieures aux valeurs moyennes pluriannuelles, et sur le versant nord des Alpes, elles étaient même nettement inférieures. En dessous de 1000 m environ, il n’y avait pratiquement pas de neige. Ce n’est qu’en Engadine et dans les vallées avoisinantes du sud des Grisons ainsi que dans les parties avoisinantes du nord et du centre des Grisons, que les hauteurs de neige correspondaient aux moyennes pluriannuelles.

Le week-end de Pâques, qui se situait au début d’avril, se présentait sous des conditions hivernales. Une nouvelle situation de vent de secteur sud avec le passage d’un front froid a apporté de la neige dans toutes les régions, les quantités les plus abondantes étant depuis l’est du Tessin jusque dans la région de la Bernina avec 40 à 70 cm. Ce qu'il convient de retenir n’est toutefois pas l’activité avalancheuse plutôt faible qui en a résulté mais les avalanches déclenchées par des personnes dans les régions intra-alpines des Grisons, tout particulièrement le vendredi saint et le samedi avant Pâques. Ces avalanches se sont décrochées profondément dans le manteau neigeux voire même au niveau du sol et ont atteint des volumes impressionnants. Après Pâques, on a principalement eu affaire à un temps d’avril variable. Pendant un certain temps, les températures ont augmenté sensiblement pour revenir à la mi-avril, pendant une brève période, à des valeurs hivernales. Il y a eu ensuite une lente augmentation des températures jusqu’à la fin du mois pour atteindre des valeurs estivales. Ces deux réchauffements ont donné lieu à des phases d’activité avalancheuse accrue tout particulièrement dans les régions intra-alpines du Valais et des Grisons. C’est surtout au cours de la seconde phase que les pentes exposées au nord se sont purgées sur de grandes superficies à des altitudes de plus en plus élevées. En début de matinée, les conditions de randonnées étaient généralement favorables et l’on devait encore tabler dans les régions intra-alpines du Valais et des Grisons sur un danger limité d'avalanche. L’activité d’avalanches spontanées commençait alors même avant la mi-journée.
Comparées aux moyennes pluriannuelles, les hauteurs de neige étaient légèrement supérieures en Haute-Engadine et aux altitudes relativement élevées des vallées du sud des Grisons, mais elles étaient inférieures dans les autres régions. Aux altitudes moyennes du versant nord des Alpes, l’enneigement était nettement inférieur aux hauteurs moyennes de neige.

Danger d'avalanche – Stabilité du manteau neigeux et activité avalancheuse

Au cours de l’hiver 2009/10, le danger d'avalanche a été évalué comme suit (entre parenthèses: moyenne des 13 dernières années, à chaque fois de décembre à avril – cf. figure 1): degré de danger 1 (faible): 12% (17%), degré de danger 2 (limité): 46% (48%), degré de danger 3 (marqué): 42% (33%), degré de danger 4 (fort): 1% (2%), degré de danger 5 (très fort): 0% (0,2%).

Comme l'indique la répartition des degrés de danger, l’hiver 2009/10 était un peu plus dangereux qu’un hiver correspondant aux moyennes pluriannuelles. Les facteurs suivants ont contribué à cette situation:

  • sur une grande partie du territoire, des hauteurs de neige inférieures aux valeurs moyennes;
  • des températures particulièrement basses de décembre à mi-mars;
  • des précipitations répétées, généralement relativement peu abondantes;
  • des chutes de pluie répétées jusqu’aux altitudes élevées, surtout en décembre.

Ces facteurs ont donné lieu à une constitution délicate du manteau neigeux avec de nombreuses couches présentant des caractéristiques différentes et des couches fragiles marquées. La situation était particulièrement trompeuse dans les régions intra-alpines du Valais et des Grisons qui connaissent habituellement un enneigement plus faible. Dans les autres régions, la constitution du manteau neigeux était un peu plus favorable, même si elle y présentait aussi des aspects fragiles évidents.Les différences liées à l’altitude étaient plus importantes que les différences régionales. C’est ainsi que la constitution du manteau neigeux aux endroits plutôt abrités du vent, entre la limite de la forêt et 2600 m environ, était plutôt plus mauvaise qu'aux altitudes plus élevées avec une influence forte et répétée du vent. A la différence de la situation au cours d’un hiver „standard“, la constitution du manteau neigeux n’était pas meilleure, pendant une période prolongée, sur les pentes exposées au sud que sur les pentes exposées au nord.
Grâce aux températures relativement basses, même le Plateau central a été enneigé pendant plusieurs journées au cours de chacun des mois de l’hiver. Le Jura était également bien enneigé.
C’est surtout parce qu’il n’y a pas eu de phase assez longue de temps calme en plein hiver qu’il n’y a pas eu non plus de phase prolongée avec un faible danger d'avalanche (degré 1). Les phases les plus favorables avec un faible danger d'avalanche dans certaines régions couvraient les périodes du 13 au 20 décembre, du 20 au 27 janvier et du 16 au 20 puis du 23 au 25 mars. A partir du 9 avril jusqu’à la fin du mois, le danger d'avalanche était faible le matin sur une grande partie du territoire, mais sous l’influence du réchauffement en cours de journée, le danger d’avalanche de neige mouillée augmentait à chaque fois jusqu’au degré limité (degré 2) ou marqué (degré 3).
Le degré de danger 4 (fort) prévalait pendant 8 journées à partir du 1er décembre pour l’ensemble du versant sud des Alpes y compris les régions avoisinantes au nord. En dehors de cette période, il ne concernait à chaque fois que quelques régions.
Conformément à la situation neigeuse, on a signalé plus rarement de grandes avalanches, mais en revanche plus fréquemment de petites avalanches qu’au cours des hivers précédents. La plupart des avalanches se sont déclenchées entre le 23 et le 26 décembre (avalanches de neige sèche et avalanches de neige mouillée) et entre le 19 et le 23 mars (principalement des avalanches de neige mouillée).

Accidents d'avalanche

À la fin du mois d’avril, 163 avalanches impliquant au total 270 personnes avaient été signalées au SLF pour l'hiver 2009/10. 28 personnes avaient perdu la vie dans 21 accidents d'avalanche. 49 personnes avaient été blessées dans des avalanches et 19 avalanches avaient entraîné des dégâts matériels (touchant des bâtiments, des biens, la forêt) ou donné lieu à des opérations de recherche et d'évacuation. 10 personnes avaient perdu la vie par degré de danger d’avalanche 2 (limité) – dont sept dans une même avalanche, 17 personnes par degré de danger d’avalanche 3 (marqué), une par degré de danger d'avalanche 1 (faible). Les victimes d'avalanches pratiquaient les activités suivantes: ski hors-piste: 1 personne; snowboard hors-piste: 2 personnes; randonnées à ski: 20 personnes; randonnées à raquettes: 2 personnes; alpinisme: 1 personne; sauvetage: 1 personne; autres: 1 personne. 7 personnes ont perdu la vie dans des avalanches en Valais, 12 sur le versant nord des Alpes, 8 dans les Grisons et 1 dans le Tessin.
Des accidents mortels se sont produits aux expositions suivantes: Pour 12 personnes sur des pentes exposées au nord, pour 7 personnes sur des pentes exposées à l'ouest, pour 6 personnes sur des pentes exposées à l'est et pour 3 personnes sur des pentes exposées au sud.
Le nombre total des victimes est supérieur à la valeur pluriannuelle. Pour toute l’année hydrologique, qui se termine le 30 septembre 2010, la moyenne pluriannuelle est de 25 victimes d'avalanches par an.
Le 3 janvier 2010, l’accident d'avalanche le plus grave dans lequel sept personnes ont perdu la vie s’est produit au Drümännler (Oberland bernois). C'était l’accident aux conséquences les plus graves depuis 1999 (21.02.1999: Evolène, 2 avalanches, 12 victimes), dans le secteur touristique, un accident d’une gravité comparable remonte même à 1991 (08.03.1991: Grand-St-Bernard, 7 victimes, 6 élèves et un enseignant d’un gymnase).
Sur les 28 tués, sept personnes n'étaient pas munies d’un détecteur de victime d’avalanche. Une autre personne possédait un DVA, mais elle ne l’avait pas allumé. Etant donné que les chances de survie dans un accident d’avalanche ne sont que de 80% pendant les 15 premières minutes, souvent le sauvetage par les compagnons est d’une importance vitale. Pour maximiser l’efficacité du sauvetage par les compagnons, il est dès lors décisif d’emporter l’équipement de secours requis composé au minimum d’un détecteur de victime d’avalanche, d’une pelle à neige et d’une sonde.

Bulletins d'avalanches

La diffusion du bulletin d'avalanches national quotidien a commencé le 27 novembre 2009. La diffusion des sept bulletins d'avalanches régionaux couvre la période du 4 décembre 2009 au 11 avril 2010. Pour le Jura, une mise en garde contre un danger marqué d'avalanche (degré 3) a été diffusée au cours de cinq jours.

Le dernier bulletin d'avalanches quotidien a été diffusé le 10 mai 2010. Jusqu’à nouvel ordre, un bulletin d'avalanches sera diffusé au moins chaque jeudi. Il décrit la situation neigeuse et avalancheuse générale et peut être consulté via www.slf.ch, par téléphone au numéro 187 ou par télétexte à la page 782. Dès à présent, il est également possible de s’abonner au bulletin d'avalanches national par RSS. Il est également possible de s’abonner à un service SMS pour être averti tout au long de l’été de la diffusion d’un bulletin d'avalanches (activation par envoi d’un SMS avec comme texte START SLF SOMMER au numéro 9234; désactivation par envoi d'un SMS avec comme texte STOP SLF SOMMER au numéro 9234; coût CHF 0.20 par SMS).

Nous renvoyons par ailleurs au bulletin météorologique des Alpes de MétéoSuisse (www.meteosuisse.ch, fax 0900 162 368 ou téléphone 0900 162 168).