AvaBlog 29 mai - 4 juin 2024

Du mardi 14 mai au mardi 4 juin, avec une courte pause le dimanche 2 juin, les précipitations ont été constantes et abondantes dans le nord et l'est. La limite des chutes de neige est alors descendue de 2500 à 2800 m jusqu'à des altitudes moyennes, puis elle est remontée régulièrement à partir du 1er juin (figure 1). Le mardi, l'isotherme zéro degré se situait de nouveau nettement au-dessus de 3000 m. Pendant les précipitations, un vent fort soufflait temporairement de secteur nord.

Les jours du 29 mai au 1er juin, les précipitations étaient intensives et sur la crête nord des Alpes depuis l'est des Alpes bernoises jusqu'au Liechtenstein ainsi que dans les Grisons, on a enregistré au-dessus de 2500 m environ de 40 à 60 cm de neige, et localement jusqu'à 70 cm, surtout dans les Grisons. Après une pause dans les précipitations le dimanche 2 juin, la nébulosité était variable à forte jusqu'au 4 juin dans le nord et de nouvelles précipitations sont tombées temporairement avec une montée de la limite des chutes de neige. En haute montagne, c'est-à-dire au-dessus de 3000 m environ, on a enregistré de 10 à 20 cm de neige fraîche sur une grande partie du territoire et jusqu'à 30 cm dans les Grisons. Les quantités journalières de neige fraîche sont représentées dans la galerie de photos de la figure 2.

Le manteau de neige ancienne s'était humidifié à toutes les expositions jusqu'à 3000 m environ. Au cours de cette semaine, le danger principal provenait de la neige fraîche et de la neige soufflée, la neige fraîche se tassant et se stabilisant rapidement ou se réhumidifiant rapidement en dessous de 3000 m.
Avec les précipitations de cette période examinée, les hauteurs de neige ont à nouveau nettement augmenté dans certaines régions, de sorte qu'au début du mois de juin, à 2500 m, elles représentent pour l'ensemble de la Suisse un peu plus de 200 % de la moyenne pluriannuelle (1991-2020). Il faut remonter à 1984 (c'est-à-dire il y a 40 ans) pour trouver des quantités de neige encore plus importantes à cette altitude début juin (figure 3, à gauche). En Engadine, comme d'habitude, il y a certes moins de neige en valeur absolue que dans le reste des Alpes suisses. Mais en termes relatifs, les hauteurs de neige à 2500 m sont actuellement encore plus exceptionnelles en Engadine. En effet, on y enregistre actuellement 260 % de la moyenne pluriannuelle. C'était le cas début juin pour la dernière fois en 2019 (figure 3, à droite). Il en va de même pour les 90 années de mesures au Weissfluhjoch, où (à l'exception de 2019) on n'a plus mesuré autant de neige début juin depuis 40 ans (actuellement 220 cm).

Le 30 et le 31 mai, un bulletin d'avalanches lié à la situation a été publié. Sur la crête nord des Alpes et dans les Grisons, il y avait un avertissement d'avalanches de neige sèche et de neige mouillée, avec un danger marqué d'avalanche (degré 3) au-dessus de 2500 m environ. Quelques départs d'avalanches ont été signalés, surtout le samedi 1er juin (cf. photo). La densité des signalements était toutefois très faible - conformément à la saison et à la mauvaise visibilité.

Même si aucun bulletin d'avalanches n'est publié en été, il convient de tenir compte du danger d'avalanche. Ceci est particulièrement évident en cas de neige fraîche et en raison de l'enneigement actuellement supérieur à la moyenne au-dessus de 2500 m. En cas de chutes de neige importantes, le SLF publie également en été et en automne des bulletins d'avalanches "simplifiés", adaptés à la situation. Les zones principalement touchées par les précipitations sont alors évaluées avec des degrés de danger. Ainsi, toutes les régions ne sont pas forcément évaluées en été. De plus, aucune évaluation n'est publiée pour le degré 1 (faible danger d'avalanche).

Dans les paramètres de l'application WhiteRisk, il est possible d'activer le message push "Bulletin d'été" afin d'être averti de la diffusion d'un bulletin d'avalanches lié à la situation.