Situation typique de printemps ¶
Cette semaine, une situation typique de printemps s’est installée avec une situation avalancheuse favorable pendant la matinée et une augmentation modérée du danger d’avalanches de neige mouillée en cours de journée.
Météo ¶
Vendredi 18 mars: A nouveau, un temps couvert ¶
La météo couverte des jours précédents a persisté le vendredi (cf. photo 1), même avec une faible concentration de poussière du Sahara (source: MétéoSuisse). La nuit du jeudi au vendredi était nuageuse. De faibles précipitations sont tombées surtout dans l’est avec une limite des chutes de neige de 1500 à 1800 m. La journée était généralement très nuageuse et très brumeuse. En revanche, le temps était assez ensoleillé surtout dans les parties plutôt centrales du Valais. Avec une température de l’air comprise entre +5 °C en Valais et +1 °C dans les autres régions, il faisait encore assez doux (cf. figure 2).
Du samedi 19 au lundi 21 mars: Fin de la période de poussière du Sahara, temps assez ensoleillé mais froid ¶
La nuit du vendredi au samedi était beaucoup moins nuageuse que prévu et les conditions de rayonnement étaient étonnamment bonnes. Sur le versant sud des Alpes, les nuits du samedi au dimanche et du dimanche au lundi étaient partiellement nuageuses. Les journées étaient généralement ensoleillées. Sous l’influence de vents de secteur est, les températures ont diminué sensiblement et, le dimanche, l’isotherme zéro degré se situait temporairement en dessous de 1000 m (cf. figure 2).
Du mardi 22 au jeudi 24 mars: Temps généralement ensoleillé et progressivement plus doux ¶
Après des nuits claires, les journées étaient ensoleillées et progressivement un peu plus douces.
Manteau neigeux et situation avalancheuse ¶
Humidification croissante du manteau neigeux ¶
Au cours de la période couverte par le dernier rapport hebdomadaire, l’humidification du manteau neigeux a été boostée par la douceur du temps, le rayonnement nocturne réduit et l’albédo de la surface neigeuse modifié par la poussière du Sahara. Alors que pendant la période couverte par le présent rapport, elle s’est poursuivie sur les pentes exposées au sud, elle n’a pas progressé aux autres expositions à partir du samedi 19 mars. Des températures de l’air plus basses (cf. figure 2) et des nuits de plus en plus claires avec de bonnes conditions de rayonnement ont donné lieu à la formation d’une croûte portante, qui certes se ramollissait en cours de journée, mais, tout au moins à haute altitude, ne fondait souvent plus intégralement. Ce n’était que sur les pentes raides exposées au sud (moins enneigées que les pentes aux autres expositions) que l’énergie solaire était suffisante, y compris à haute altitude, pour une humidification accrue du manteau neigeux. Le manteau neigeux était ainsi humidifié en dessous de 2800 m sur les pentes exposées au sud et en dessous de 2400 m sur les pentes aux expositions est et ouest. Sur les pentes orientées au nord, l’humidification avait commencé en dessous de 2000 m.
Avalanches de glissement et avalanches de neige meuble mouillée ¶
Surtout dans les régions au nord de l’axe Rhône-Rhin où la neige était plus abondante, ces conditions ont entraîné des avalanches de glissement moyennes et grandes (cf. photo 3) et, en général, des avalanches de neige meuble surtout petites et moyennes se décrochant près de la surface (cf. photo 4 et le dernier rapport hebdomadaire).
Avalanches de plaque de neige – Réactivation de la problématique de la neige ancienne ¶
Depuis fin février, la problématique de la neige ancienne s’était apaisée dans les régions intra-alpines du Valais et des Grisons. Les couches fragiles marquées étaient cependant toujours présentes. Avec l’humidification accrue du manteau neigeux, les prévisionnistes d’avalanches ont tiré le signal d‘alarme: Si de l’eau de fonte pénètre jusque dans ces couches fragiles, celles-ci perdent rapidement de leur stabilité. De plus, les propriétés de la plaque de neige sous-jacente changent elles aussi. Des avalanches mouillées spontanées ou des avalanches de plaque de neige mouillée déclenchées par des personnes se décrochent alors plus facilement.
Et effectivement, pendant la période couverte par le présent rapport, les bruits sourds et les avalanches spontanées ou déclenchées par des personnes dans cette couche profonde de neige ancienne, surtout dans les Grisons, ont augmenté (cf. figure 5 et photo 6). Dans certains cas, des avalanches de plaque ont également été déclenchées par des avalanches de neige meuble proches de la surface.
Les analyses du manteau neigeux avec des tests de stabilité ont fourni des résultats correspondants: Au niveau du passage vers des couches fragiles relativement profondes, les tests révélaient de faibles degrés de décrochement. On pouvait en outre constater la progression de l’humidification en fonction de l’exposition. Un profil de neige a ainsi été relevé le lundi 21 mars sur des pentes aux expositions ouest, nord et est à proximité de l’avalanche de plaque reprise sur la photo 6 dans la zone de montée vers le Büelenhorn (Monstein, GR) (cf. figures 7.1, 7.2 et 7.3 - interprétation des profils de neige).
Danger d’avalanches ¶
Pendant toute la période, le danger d’avalanches augmentait en cours de journée et était décrit dans le bulletin d’avalanches à l’aide d’une «carte double». Au cours de la matinée, le danger d’avalanches était à chaque fois faible (degré 1). Il augmentait l’après-midi, le vendredi 18 mars et le samedi 19 mars jusqu’au degré 3 (marqué), et les autres jours jusqu’au degré 2 (limité). Les prévisions pour le samedi reposaient sur l’hypothèse que la nuit du vendredi au samedi serait le plus souvent couverte, de sorte qu’on ne s’attendait pas à une augmentation du danger en cours de journée. Ce choix était erroné. Pendant la nuit du vendredi au samedi, les conditions de rayonnement étaient bonnes. C’est la raison pour laquelle, cette évaluation a été corrigée le matin.
Evolution du danger
Bulletins d'avalanche de cette période.