Soleil, neige gros sel et coronavirus ¶
La météo s’est présentée sous son meilleur jour et après les nuits claires, le danger d’avalanche était généralement faible (degré 1). En cours de journée, le soleil ramollissait la surface neigeuse donnant lieu à quelques avalanches de neige mouillée et avalanches de glissement.
Météo ¶
Le temps était beau (cf. photo 1) et à partir du dimanche 5 avril, il faisait doux en journée, surtout dans le nord. Pendant la journée, l’isotherme zéro degré a parfois grimpé jusqu’à 3000 m (cf. figure 2). Au cours de la nuit du dimanche au lundi 6 avril, un foehn modéré à fort soufflait dans le nord. A part cela, le vent n’était que faible à modéré.
Manteau neigeux et avalanches ¶
Sur les pentes raides exposées au nord de haute altitude, c’est-à-dire au-dessus de 2000 m environ, le manteau neigeux était encore sec. Ailleurs, il était humide au moins en surface, et après des nuits claires, il était gelé et offrait à chaque fois le matin une surface portante. Par conséquent, le danger d’avalanche était souvent faible (degré 1) le matin, avec les exceptions suivantes:
- Au cours de la dernière période examinée par le rapport hebdomadaire, il était tombé un peu de neige par des températures hivernales sur une grande partie du territoire, et dans le sud localement jusqu’à 40 cm. Cette neige fraîche ne s’était pas encore suffisamment stabilisée, de sorte que le vendredi 3 avril un danger d’avalanche limité (degré 2) était annoncé dans les régions intra-alpines du Valais ainsi que dans de grandes parties du Tessin et des Grisons. Le samedi 4 avril, cela ne concernait plus que certaines parties du Tessin et le sud Moesano.
- Pendant la nuit du dimanche au lundi 6 avril, le foehn parfois fort de secteur sud pouvait déplacer un peu de neige ancienne sur les pentes à l’ombre de haute altitude. C’est la raison pour laquelle un degré limité d’avalanche de neige sèche (degré 2) était annoncé pour une journée pour les montagnes relativement hautes du versant nord des Alpes.
Surtout dans les régions intra-alpines aux endroits orientés au nord, abrités du vent et avec peu de neige au-dessus de 2400 m environ, le manteau neigeux renfermait localement des couches fragiles profondes (cf. série de photos 2). Même si les tests de stabilité donnaient encore localement lieu à des ruptures dans ces couches, il n’y a plus eu d’avalanches depuis un certain temps déjà. Le danger d’avalanche de neige sèche a dès lors, ici aussi, été évalué comme faible (degré 1), mais assorti du problème avalancheux typique lié à la "neige ancienne".
Sous l’effet de l’ensoleillement et du réchauffement, le danger d’avalanche de neige mouillée augmentait à chaque fois en cours de journée jusqu’au degré limité (degré 2), de sorte qu’à partir du dimanche 5 avril, l’estimation du danger d’avalanche était à chaque fois assortie d’une double carte. Après analyse approfondie, le fait que malgré des températures douces, on n’ait pratiquement pas signalé de grandes avalanches de neige mouillée n’est pas surprenant (cf. photo 3):
- En présence d’air sec, la surface neigeuse refroidissait fortement pendant les nuits claires. C’est la raison pour laquelle, malgré les températures douces, il n’y avait pas encore d’humidification totale du manteau neigeux.
- Sur les pentes orientées au sud, l’ensoleillement et le réchauffement diurne mouillaient certes à chaque fois le manteau neigeux, y compris à haute altitude. Mais l’élément critique pour les avalanches de neige mouillée est surtout le premier début d’humidification d’une couche molle composée de cristaux anguleux grossiers. Sur les pentes exposées au sud, ce premier début d’humidification était déjà intervenu il y a pas mal de temps. Les calculs du bilan énergétique montrent que, pendant cette période examinée par le rapport hebdomadaire, sans doute uniquement les pentes exposées à l’ouest et à l’est à environ 2700 m d’altitude ont subi une première humidification.
Situation neigeuse ¶
Le mercredi 8 avril, les hauteurs de neige à haute altitude étaient inférieures aux valeurs moyennes sur le versant nord des Alpes et dans les Grisons au nord du Rhin antérieur. Plus loin vers le sud, elles correspondaient aux données moyennes (cf. photo 4 et figure 5). Dans le sud du Valais, il y avait parfois en altitude encore plus de neige que normalement en cette période de l’année.
En dessous de 2000 m, les hauteurs de neige étaient partout inférieures aux valeurs moyennes. La raison n’en est pas le manque de précipitations, mais la douceur du temps et la succession d’épisodes de pluie jusqu’au-dessus de 2000 m. Un résumé de l’évolution de l’hiver jusqu’à ce jour – le deuxième hiver le plus doux depuis le début des mesures en 1864 – est repris dans le Flash hiver qui vient d’être publié.
Accidents d’avalanche ¶
Sur la base des informations fournies, aucun accident.
Randonnées à ski en cette période de coronavirus
"Restez à la maison. Sauvez des vies." – Malgré les conditions météorologiques et avalancheuses parfaites pendant cette période couverte par le rapport hebdomadaire, de nombreux randonneurs à ski ont résisté à la tentation de sortir. D’autres ne sont pas parvenus à suivre l’injonction de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Le samedi 4 avril, une vidéo tournée au col de la Flüela (Davos, GR) est devenue virale: Des promeneurs et des randonneurs à ski avaient garé sur une distance de deux kilomètres plus d’une centaine de véhicules des deux côtés de la route. La police du canton des Grisons faisait état d’un nombre record de visiteurs et d’une situation qu’elle ne pouvait plus tolérer. Le lendemain, l’accès a été interdit.
Dans cette situation exceptionnelle, on attend de nous tous le respect d’autrui et la volonté de renoncer à certaines pratiques.
Evolution du danger
Bulletins d'avalanche de cette période.