Neige dans l’ouest et le sud avec un fort danger d’avalanche, puis neige dans le nord avec un fort danger d’avalanche, ensuite situation dangereuse liée à la neige ancienne dans certaines régions ¶
Le samedi, pour la première fois depuis novembre, il a également neigé à nouveau dans le sud. Le dimanche, il a ensuite neigé dans le nord. Un fort danger d’avalanche prévalait à chaque fois pendant ces chutes de neige. En de nombreux endroits, la neige se déposait sur une surface défavorable de neige ancienne, qui avait subi une métamorphose constructive au cours de la période de froid précédente. Par ailleurs, des couches fragiles dans la partie supérieure du manteau de neige ancienne ont parfois aussi joué un rôle plus actif, tout particulièrement sur l’ouest du versant nord des Alpes. Le manteau neigeux était exceptionnellement fragile également à moyenne altitude le long des Préalpes.
Météo, neige, avalanches ¶
Vendredi 1er et samedi 2 février: Neige fraîche dans l’ouest et le sud, foehn soufflant en tempête dans le nord
Le vendredi était couvert avec temporairement des chutes de neige, tout particulièrement dans l’ouest et le sud. Le soir et pendant la nuit du vendredi au samedi, les chutes de neige se sont intensifiées tout particulièrement sur le centre et l’est du versant sud des Alpes. Les précipitations ont ensuite cessé au cours de la matinée. Dans le nord, la nébulosité était variable avec des passages ensoleillés, tandis que dans le sud, le ciel était généralement couvert.
La limite des chutes de neige se situait à 1200 m sur l’ouest du versant nord des Alpes, à 800 m en Valais et en dessous de 500 m sur le versant sud des Alpes. Dans les Grisons, elle était descendue depuis 1800 m à environ 1300 m.
Les chutes de neige étaient les plus abondantes dans l’extrême ouest à la frontière avec la France ainsi qu’en Haute-Engadine et dans les vallées du sud des Grisons (cf. figure 1).
En altitude, un vent fort à tempétueux de secteur sud descendait temporairement jusqu’à des altitudes relativement basses sur le versant nord des Alpes. L’effet de foehn n’était toutefois pas très marqué. En altitude, le vent de secteur sud était nettement plus marqué.
Un des centres de l’activité avalancheuse se situait dans la partie la plus occidentale du Bas-Valais. C’était également dans cette région qu’il avait déjà neigé abondamment au cours de la période couverte par le rapport hebdomadaire précédent. De grandes à très grandes avalanches spontanées descendant jusqu’à proximité des voies de communication s’étaient également produites surtout au cours de la nuit du vendredi au samedi (cf. figure 2 et photo 3).
Le second centre de l’activité avalancheuse était situé dans les régions touchées par les précipitations les plus abondantes depuis le Misox jusqu’en Haute-Engadine. Des avalanches spontanées descendant jusque dans la vallée ont été observées en Haute-Engadine au niveau de la route fermée Sils-Maloja (cf. photo 4) ainsi que dans le val Bregaglia près de la route cantonale. Les domaines skiables de Haute-Engadine ont par ailleurs signalé de très bons résultats des opérations de minage avec des avalanches d’une ampleur exceptionnelle.
La situation s’était cependant aussi aggravée dans les autres régions et en particulier dans les Grisons ainsi qu’à moyenne altitude dans les Préalpes. Dans les Grisons, le peu de neige fraîche se liait très mal à la neige ancienne (cf. photo 5). Sur le versant nord des Alpes, des couches fragiles plus anciennes ont vraisemblablement été réactivées (cf. photo 6).
Dans les régions de l’ouest et du sud-est touchées par les précipitations les plus abondantes, le danger d’avalanche était temporairement „fort“ (degré 4); dans les autres régions, il était généralement „marqué“ (degré 3).
Dimanche 3 février: Neige fraîche dans le nord avec une augmentation sensible du danger d’avalanche
Dans la nuit du samedi au dimanche, il a neigé sur une grande partie du territoire, puis en journée surtout encore dans le nord. Dans le sud, le vent était fort de secteur nord, mais les précipitations y ont cessé. Dans le sud, le ciel était cependant resté nuageux toute la journée. Dans le nord, les chutes de neige ont persisté jusqu’au lundi matin, les quantités les plus importantes tombant sur le centre et l’est du versant nord des Alpes avec jusqu’à 70 cm de neige fraîche (cf. figure 7).
Sur les sommets du Jura, la crête principale des Alpes depuis la région du Simplon jusque dans la région de la Bernina et au sud de ces régions ainsi que dans le nord et le centre des Grisons, le vent du nord était fort et même temporairement tempétueux; dans les autres régions, il était généralement modéré. Il a transporté intensément la neige des vendredi et samedi, surtout dans le sud du Haut-Valais et sur le centre du versant sud des Alpes.
Avec les chutes de neige, le danger d’avalanche a rapidement augmenté dans le nord. Les premières avalanches spontanées ont été observées le dimanche après-midi, parfois aussi à moyenne altitude (cf. photo 8).
Des avalanches spontanées relativement grandes ont également été signalées dans le val Maderan et la région d’Engelberg. Le degré de danger 4 („fort“) a été atteint plus rapidement que ce qui était indiqué dans le bulletin d’avalanches. Dans les régions du versant nord des Alpes touchées par les précipitations les plus abondantes, ce degré de danger prévalait sans doute déjà dimanche après-midi.
Dans le sud, où le vent soufflait de secteur nord, il y avait d’importantes accumulations de neige soufflée, on percevait des bruits sourds et on a également observé des départs spontanés d’avalanches. Etant donné le feed-back limité, il n’était pas possible d’évaluer clairement a posteriori si le degré de danger 4 y était encore justifié pour cette journée.
Du lundi 4 au mercredi 6 février: Temps ensoleillé, mais en raison du problème lié à la neige ancienne sur une grande partie du territoire, seulement très lente diminution du danger d’avalanche
Le temps était hivernal et ensoleillé. Le vent était généralement faible et, le mercredi, les températures à 2000 m atteignaient des valeurs douces de +4 °C dans l’ouest et +2 °C dans l’est. Le danger d’avalanche n’a cependant diminué que lentement. La partie supérieure du manteau neigeux renfermait parfois des couches fragiles molles de neige métamorphosée à grains anguleux. Dans les Grisons, il s’agissait généralement de l’ancienne surface neigeuse datant d’avant les chutes de neige de cette période examinée par le rapport hebdomadaire. Sur le versant nord des Alpes et en Valais, c’étaient généralement des couches fragiles relativement anciennes un peu plus bas dans le manteau neigeux (cf. figure 9). Des déclenchements d’avalanches dans ces couches fragiles ont plus particulièrement été signalés dans les régions septentrionales de l’ouest du versant nord des Alpes, dans les Préalpes, dans les Grisons et parfois dans le Bas-Valais. Cela concernait une bande d’altitude aux alentours de la limite de la forêt. Quelques avalanches ont également été déclenchées nettement en dessous de la limite de la forêt, tout particulièrement dans les Préalpes.
De ce fait un problème marqué lié à la neige ancienne prévalait surtout dans les régions mentionnées ci-dessus avec des couches fragiles généralement non pas proches du sol mais dans la partie centrale du manteau neigeux (cf. figure 10).
Jeudi 7 février: Nuageux et peu de neige fraîche ¶
Le jeudi, un vent fort de secteur sud-ouest a commencé à souffler surtout dans le nord et il est tombé quelques centimètres de neige au-dessus de 1500 m dans l’ouest et dans le Jura. La situation liée à la neige ancienne n’a dès lors guère changé. De nouvelles accumulations de neige soufflée généralement petites s’étaient formées à la surface neigeuse.
Avalanches de glissement
L’activité d’avalanches de glissement a à nouveau nettement augmenté. Par conséquent, des voies de communication ont été ensevelies localement, une avalanche a même touché deux personnes. Ces avalanches n’ont pas eu de conséquences graves. Les avalanches de glissement observées étaient parfois de grande ampleur et les fissures de glissement ouvertes avaient souvent une taille menaçante. C’est la raison pour laquelle des mesures de précaution ont été prises à certains endroits pour les voies de communication exposées et plus particulièrement pour les pistes de ski.
Accidents d’avalanche
Neige fraîche et neige soufflée sur un manteau fragile de neige ancienne: la dangerosité du problème lié à la neige ancienne s’est une fois de plus confirmée (à ce sujet voir également l’article en langue allemande „Fürchtet den Altschnee“). Au cours de cette période examinée par le rapport hebdomadaire, au total 30 accidents d’avalanche touchant 36 personnes ont été signalés. Sept personnes ont été entièrement ensevelies et trois d’entre elles sont décédées (cf. photo 11).
Des informations récentes sur les derniers accidents peuvent aider les randonneurs dans la planification des itinéraires. Une fonction de feed-back de l’appli WhiteRisk du SLF ou sur le site Internet du SLF offre cette possibilité.
Un accident illustrant la multiplication d’avalanches à des altitudes relativement basses peut servir d’exemple à ce sujet. Lors d’une avalanche à la Chrüzegg, Mosnang, SG, le dimanche, une personne a été ensevelie sous environ 2,5 m de neige. Elle a pu être dégagée par ses compagnons et ramenée indemne dans la vallée par une dameuse (cf. photo 12).
Evolution du danger
Bulletins d'avalanche de cette période.